À l’occasion de leur centième anniversaire, les studios d’animation Walt Disney proposent Wish, une création originale qui combine le style traditionnel du film d’animation et les nouvelles façons de faire. La Presse a rencontré la coréalisatrice Fawn Veerasunthorn et le coproducteur Peter Del Vecho.

(Toronto) S’il s’agit du premier film que Fawn Veerasunthorn mène, Wish s’ajoute aux deux Frozen, à Surf’s Up et à Tarzan dans la liste des longs métrages de son coréalisateur Chris Buck. D’une certaine façon, leur jumelage reflète l’un des objectifs de la nouvelle création des studios d’animation Walt Disney : marier 100 ans de riches histoires et de techniques traditionnelles à un récit contemporain porté par les plus récentes technologies. Ainsi, Wish (Le souhait : Asha et la bonne étoile en version française) combine l’aquarelle et l’animation par ordinateur pour donner vie au royaume de Rosas.

Le défi était de taille, car chaque plan devait être retravaillé à la main. « Notre but était que si on fait un arrêt sur image, celle-ci est aussi belle qu’une peinture », indique Fawn Veerasunthorn.

L’animation par ordinateur est géniale pour créer des environnements réalistes, mais nous voulions qu’ils soient à la fois crédibles et artistiques. Toute notre équipe était très motivée par le défi.

Peter Del Vecho, coproducteur

PHOTO RICKY MIDDLESWORTH, FOURNIE PAR DISNEY

Peter Del Vecho, coproducteur de Wish

Celui qui a également produit les Frozen et The Princess and the Frog se rappelle qu’à son arrivée chez Disney, en 1995, le simple fait de se promener dans le bâtiment était suffisant pour lui faire prendre conscience des accomplissements passés. Wish est d’ailleurs truffé de références aux classiques des studios. Certaines évidentes : les sept amis d’Asha ressemblent beaucoup à ceux de Blanche-Neige. D’autres, plus subtiles : le format de l’image inusité (2,55 : 1) est le même que Sleeping Beauty.

Peter Del Vecho estime qu’il a « la responsabilité de transmettre le savoir et la passion à la prochaine génération ». Le producteur utilise le même terme pour parler de la création d’une œuvre qui marque le centenaire de son employeur. « Nous sentions le poids de cette responsabilité, mais nous ne laissions pas entrer cette pression dans le bureau de création [story room] afin de rester créatifs. »

L’étoile de Fawn

Un autre aspect de la vraie vie dont on retrouve l’écho dans Wish est le parcours de Fawn Veerasunthorn. Née en Thaïlande, elle a été marquée très jeune par les films Beauty and the Beast et Dumbo. Alors qu’elle étudiait en médecine, un ami qui travaillait pour les studios d’animation Walt Disney l’a convaincue de venir s’installer aux États-Unis afin de poursuivre son rêve.

PHOTO MAT FRETSCHEL, FOURNIE PAR DISNEY

Fawn Veerasunthorn, coréalisatrice de Wish

Plus jeune, des gens me disaient que ce que je voulais était fou et trop gros, mais certains m’ont encouragée à tenter ma chance. Le personnage de Star incarne ceux qui m’ont motivée, l’énergie créative qui nous pousse à réaliser nos rêves et le courage que nous avons en nous.

Fawn Veerasunthorn, coréalisatrice

Star est la petite étoile qui descend du ciel après qu’Asha (Ariana DeBose) eut souhaité – en chanson, signée Julia Michaels – que les citoyens de Rosas puissent espérer plus que la vie offerte par le roi Magnifico (Chris Pine). La jeune femme a découvert que le souverain tient en otage les souhaits de son peuple afin de le contrôler, puis se donne la mission de le détrôner. « Star est là en soutien à Asha. Notre message est qu’il est important d’avoir des rêves, mais il est essentiel de les suivre », précise Peter Del Vecho.

PHOTO FOURNIE PAR DISNEY

Le roi Magnifico montre les souhaits que lui ont donnés les habitants de Rosas à Asha.

Fawn Veerasunthorn, qui a commencé sa carrière chez Disney en 2011 au sein de l’équipe de scénarimage de Frozen, s’estime « vraiment chanceuse d’avoir autant appris tout en faisant part de [sa] vision ». « Je me souviens, enfant, quand je reproduisais les dessins de Glen Keane [un animateur qui a entre autres travaillé sur Beauty and the Beast, Aladin et Pocahontas]. La magie de l’animation, c’est de rendre vraisemblable une exagération de la réalité. Pour Wish, je me suis inspirée des films du passé, mais surtout des émotions qu’ils m’ont procurées. »

En salle mercredi

Les frais de transport de ce voyage ont été payés par The Walt Disney Company, qui n’a pas eu droit de regard sur le contenu de ce reportage.