(Lahore) La sortie du film Barbie a été repoussée dans la province pakistanaise du Pendjab, en raison de son « contenu choquant », ont annoncé les autorités vendredi.

Au Pakistan, les films doivent recevoir le feu vert de bureaux de la censure, qui bannissent tous les passages qu’ils considèrent contraires aux valeurs sociales et culturelles du pays.

« Un examen complet du film va avoir lieu, et il sera censuré là où nous l’estimons nécessaire », a déclaré à l’AFP Farrukh Mahmood, secrétaire du Bureau de censure des films du Pendjab, région la plus peuplée du Pakistan.

La comédie, où les vedettes hollywoodiennes Margot Robbie et Ryan Gosling incarnent la célèbre poupée Barbie et son petit-ami Ken, pourra être diffusée en salles quand cet examen et ce processus de censure sera achevé, a-t-il ajouté.

Le bureau n’a pas précisé quels passages il considérait « choquants », ni pour quelles raisons.

Le film devait en revanche sortir vendredi dans la capitale Islamabad et la province de Sind (sud), où il a reçu le feu vert des bureaux de la censure locaux.

« Ça fait des mois que j’attends de voir Barbie. Ça n’a aucun sens qu’il puisse être diffusé à Karachi ou Islamabad, mais pas à Lahore », a regretté Nousheen Saad, habitant de Lahore, la capitale du Pendjab.

En novembre, le film Joyland, primé au Festival de Cannes 2022 et sélectionné pour représenter le Pakistan aux Oscars 2023, avait été interdit par le gouvernement pakistanais qui le jugeait contraire « aux normes de décence et de moralité », sous la pression de partis islamistes.

Le film, qui décrit la relation d’un homme marié avec une femme transgenre, avait finalement été autorisé par le bureau national de la censure, après que le gouvernement lui avait ordonné de réexaminer la question. Mais l’interdiction avait été maintenue au Pendjab.

En 2019, le film Zindagi Tamasha, qui dresse le portrait d’un homme religieux surpris en train de danser à un mariage, avait été interdit et son réalisateur accusé de blasphème par un parti religieux d’extrême droite.