La Soirée des Oscars reprendra dimanche tout son lustre. Pour nous y préparer, évaluons les chances des candidats dans les principales catégories et allons-y de nos pronostics.

Meilleur film : coup de théâtre à prévoir ?

Prédiction : CODA

PHOTO FOURNIE PAR APPLE TV+

CODA, de Siân Heder

Depuis son lancement à la Mostra de Venise, où le prix de la mise en scène lui fut attribué, The Power of the Dog, dont Roger Frappier est l’un des producteurs principaux, a figuré au tableau d’honneur de pratiquement toutes les cérémonies de remises de prix. Le magnifique film de Jane Campion est d’ailleurs cité 12 fois aux Oscars, soit plus que toute autre production. À la lumière des lauriers attribués plus récemment, un coup de théâtre serait-il à prévoir ? Depuis quelques semaines, CODA, pourtant en lice dans seulement trois catégories, est en effet passé du statut de rival à favori. Acquise par une plateforme (Apple TV+), cette adaptation américaine du film français La famille Bélier, écrite et réalisée par Siân Heder, a notamment triomphé la semaine dernière à la cérémonie des Producers Guild of America Awards, un indice rarement trompeur. Ce faisant, CODA (une abréviation de Child of Deaf Adults) deviendrait l’un de ces rares films à obtenir l’Oscar ultime sans être cité dans la catégorie de la meilleure réalisation, un cas de figure survenu seulement 3 fois depuis 32 ans (Driving Miss Daisy en 1990, Argo en 2013 et Green Book en 2019).

Une victoire de CODA ou de The Power of the Dog, produit par Netflix, marquera l’histoire de toute façon. Jamais un film diffusé exclusivement par une plateforme n’a encore obtenu la récompense hollywoodienne suprême.

Parmi les autres films en lice, Belfast, tourné en noir et blanc, semble avoir un peu perdu de son élan depuis sa victoire au festival de Toronto, où il a obtenu le prix du public. Finaliste dans sept catégories, ce film autobiographique de Kenneth Branagh reste néanmoins très apprécié, particulièrement dans le monde anglo-saxon.

On prévoit qu’avec ses 10 citations, Dune obtiendra sans doute ses statuettes dorées dans les catégories plus techniques. Par ailleurs, l’Académie couronne rarement des films de science-fiction, et l’absence de Denis Villeneuve dans la catégorie de la meilleure réalisation diminue les chances du film pour l’Oscar ultime. Qui sait, les membres de l’Académie en décideront peut-être autrement.

Même si West Side Story, nouvelle adaptation de la célèbre comédie musicale par Steven Spielberg, n’a pas obtenu le succès escompté auprès du public, les membres de l’Académie en reconnaissent néanmoins les qualités et l’ont retenu dans sept catégories. Au point de lui attribuer l’Oscar du meilleur film ? Ça, c’est moins sûr…

Don’t Look Up (Adam McKay), Drive My Car (Ryûsuke Hamaguchi), King Richard (Reinaldo Marcus Green), Licorice Pizza (Paul Thomas Anderson) et Nightmare Alley (Guillermo del Toro) sont aussi dans la course pour l’Oscar du meilleur film, mais les observateurs ne leur accordent généralement guère de chances.

Aussi dans la course
  • Belfast, de Kenneth Branagh

    PHOTO FOURNIE PAR FOCUS FEATURES

    Belfast, de Kenneth Branagh

  • Don’t Look Up, d’Adam McKay

    PHOTO NIKO TAVERNISE, FOURNIE PAR NETFLIX

    Don’t Look Up, d’Adam McKay

  • Drive My Car, de Ryûsuke Hamaguchi

    PHOTO FOURNIE PAR EYESTEELFILM

    Drive My Car, de Ryûsuke Hamaguchi

  • Dune, de Denis Villeneuve

    PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

    Dune, de Denis Villeneuve

  • King Richard, de Reinaldo Marcus Green

    PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

    King Richard, de Reinaldo Marcus Green

  • Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson

    PHOTO MELINDA SUE GORDON, FOURNIE PAR MGM

    Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson

  • Nightmare Alley, de Guillermo del Toro

    PHOTO KERRY HAYES, FOURNIE PAR SERACHLIGHT PICTURES

    Nightmare Alley, de Guillermo del Toro

  • The Power of the Dog (Le pouvoir du chien), de Jane Campion

    PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

    The Power of the Dog (Le pouvoir du chien), de Jane Campion

  • West Side Story, de Steven Spielberg

    PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY STUDIOS

    West Side Story, de Steven Spielberg

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Meilleure réalisation : dans l’ordre des choses

Prédiction : Jane Campion (The Power of the Dog)

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Jane Campion

Citée dans cette catégorie une première fois il y a 28 ans grâce à The Piano (la même année que Schindler’s List, de Steven Spielberg), la cinéaste néo-zélandaise est la première réalisatrice à devenir finaliste pour l’Oscar de la meilleure réalisation une deuxième fois. On voit mal comment cette statuette pourrait lui échapper, étant donné la kyrielle de récompenses personnelles déjà obtenues, y compris le Golden Globe, le DGA Award, remis par la Guilde des cinéastes américains, et le BAFTA de la meilleure réalisation, attribué à Londres.

Lauréate, Jane Campion succéderait à Chloé Zhao (Nomadland) et deviendrait la troisième réalisatrice à recevoir cet honneur (la première fut Kathryn Bigelow en 2010). Aussi en lice dans la catégorie de la meilleure adaptation, dans laquelle Siân Heder semble maintenant être la favorite grâce à son travail sur CODA, Jane Campion a les coudées plus franches dans la catégorie de la meilleure réalisation, étant donné l’absence de la réalisatrice de CODA parmi les finalistes. Juste retour des choses pour une cinéaste qui, restée 12 ans sans avoir tourné pour le cinéma, a effectué un retour éblouissant en portant au grand écran le roman de Thomas Savage. Peu importe le sort qui attend The Power of the Dog dimanche, Jane Campion triomphera dans cette catégorie. Ce sera pleinement mérité.

Aussi dans la course

Paul Thomas Anderson (Licorice Pizza)

PHOTO FOURNIE PAR UNIVERSAL PICTURES CANADA

Paul Thomas Anderson (à droite), en compagnie de Colin Anderson, opérateur de caméra, lors du tournage de Licorice Pizza

Le réalisateur de There Will Be Blood est cité dans cette catégorie une troisième fois. Tout le monde admire le travail du cinéaste, mais il serait quand même étonnant que Licorice Pizza obtienne assez d’appuis auprès des membres de l’Académie pour propulser son réalisateur jusqu’à la victoire.

Kenneth Branagh (Belfast)

PHOTO VALÉRIE MACON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Kenneth Branagh

Trente-deux ans après avoir été finaliste dans cette catégorie grâce à Henry V, pour lequel il a aussi été cité dans la catégorie du meilleur acteur, Kenneth Branagh obtient de nouveau les faveurs de l’Académie pour son travail de cinéaste. Cette sélection constitue déjà un insigne honneur.

Ryûsuke Hamaguchi (Drive My Car)

PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Ryûsuke Hamaguchi

Le cinéaste japonais a rarement été cité depuis le début de la saison des récompenses. Cela indique peut-être un coup de cœur plus tardif de la part des membres de l’Académie pour son film Drive My Car. Cet élan d’affection collectif pourrait créer une surprise.

Steven Spielberg (West Side Story)

PHOTO JORDAN STRAUSS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Steven Spielberg

Lauréat deux fois dans cette catégorie (Schindler’s List en 1994 et Saving Private Ryan en 1999), Steven Spielberg obtient cette année une huitième sélection. Son premier essai à la comédie musicale ne pourrait être plus concluant, mais le vétéran devra céder la place à Jane Campion cette année.

Meilleure actrice : une course ouverte

Prédiction : Jessica Chastain (The Eyes of Tammy Faye)

PHOTO FOURNIE PAR SEARCHLIGHT PICTURES

Jessica Chastain

La course pour l’Oscar de la meilleure actrice est probablement la plus ouverte de toutes. Jessica Chastain part ici avec une petite longueur d’avance grâce à son sacre récent à la cérémonie des Screen Actors Guild Awards. La branche des acteurs comptant le plus grand nombre de membres au sein de l’Académie, cette victoire au sein même de son syndicat devient particulièrement significative.

Citée une première fois en 2012 dans la catégorie du rôle de soutien grâce à sa performance dans The Help, finaliste l’année suivante pour la meilleure actrice grâce à sa composition dans Zero Dark Thirty, Jessica Chastain est célébrée ici pour un film dont elle est l’instigatrice et qu’elle signe aussi à titre de productrice. La transformation physique – spectaculaire – de l’actrice est ici mise au service de l’humanité d’un personnage excessif.

Son portrait va bien au-delà de l’image caricaturale associée à Tammy Faye, une femme flamboyante qui, avec son mari télévangéliste Jim Bakker, a créé le plus grand empire médiatique axé sur la religion spectacle dans les années 1970 et 1980, lequel s’est écroulé après un grand scandale financier. Il est à noter que The Eyes of Tammy Faye est aussi finaliste dans la catégorie maquillages et coiffures, dont la statuette sera attribuée plus tôt dans la soirée. Jessica Chastain a promis que, s’il le fallait, elle passerait outre au rituel du tapis rouge afin de s’assurer d’être dans la salle pour appuyer son équipe.

Aussi dans la course

Olivia Colman (The Lost Daughter)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Olivia Colman

Lauréate en 2019 grâce à sa performance dans The Favourite (Yorgos Lanthimos), l’actrice britannique est de nouveau en lice. Sa performance dans cette adaptation du roman d’Elena Ferrante, réalisée par Maggie Gyllenhaal, a prouvé une fois de plus à quel point elle est indispensable.

Penélope Cruz (Madres paralelas)

PHOTO FOURNIE PAR MÉTROPOLE FILMS

Penélope Cruz

La plus célèbre actrice espagnole contemporaine est invitée au bal des Oscars une quatrième fois. Sacrée meilleure actrice dans un rôle de soutien en 2009 grâce à Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen, Penélope Cruz est cette fois citée grâce à sa performance dans Mères parallèles, de son mentor Pedro Almodóvar.

Nicole Kidman (Being the Ricardos)

PHOTO FOURNIE PAR AMAZON STUDIOS

Nicole Kidman

Son interprétation de Lucille Ball, une icône de la télévision américaine, dans Being the Ricardos (Aaron Sorkin) vaut à Nicole Kidman une cinquième sélection aux Oscars. Sacrée meilleure actrice en 2003 grâce à sa performance dans The Hours (Stephen Daldry), la comédienne se distingue cette fois dans un rôle inédit pour elle.

Kristen Stewart (Spencer)

PHOTO FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Kristen Stewart

De toutes les actrices en lice dans cette catégorie, Kristen Stewart est la seule citée pour la toute première fois. Sa présence vient d’ailleurs un peu brouiller les pistes, dans la mesure où sa performance dans Spencer (Pablo Larraín), où elle tient le rôle de la princesse Diana, est aussi encensée que décriée. Pourrait-elle causer la surprise ?

Meilleur acteur : un jeu qui se distingue

Prédiction : Will Smith (King Richard)

PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

Will Smith

Au fil du déroulement de la saison des récompenses, Will Smith est devenu le plus sérieux candidat dans les catégories d’interprétation, grâce à sa performance dans King Richard (Reinaldo Marcus Green). Finaliste dans la catégorie du meilleur acteur une première fois en 2002 grâce à Ali, puis, cinq ans plus tard, grâce à sa composition dans The Pursuit of Happyness, Will Smith est cette année célébré pour avoir campé, de façon on ne peut plus convaincante, Richard Williams, le père des championnes de tennis Venus et Serena Williams.

La performance de l’acteur se distingue d’autant plus que le rôle exigeait une modulation de virtuose pour atteindre l’équilibre entre les exploits d’un homme qu’on pourrait qualifier de visionnaire (tout ce qu’il a prévu s’est réalisé) et le côté plus obscur d’un être obsédé par ses convictions, qui a couché sur papier avant même la naissance de ses filles un plan de 78 pages visant à faire d’elles des championnes du monde. Will Smith devient ainsi le lauréat logique cette année, ayant déjà remporté les principaux lauriers remis jusqu’ici, de la cérémonie des Golden Globes jusqu’aux BAFTA Awards en passant par l’incontournable gala des Screen Actors Guild Awards. L’Oscar semble maintenant être une formalité.

Aussi dans la course

Javier Bardem (Being the Ricardos)

PHOTO FOURNIE PAR AMAZON STUDIOS

Javier Bardem

À l’instar de son amoureuse, Penélope Cruz, Javier Bardem est aussi invité au bal pour une quatrième fois. Lauréat en 2008 grâce à No Country for Old Men (Ethan et Joel Coen), l’acteur espagnol est cette fois retenu grâce à son interprétation dans le rôle de Desi Arnaz, partenaire de Lucille Ball.

Benedict Cumberbatch (The Power of the Dog)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Benedict Cumberbatch

Quand la saison des récompenses a commencé, il était le grand favori. Benedict Cumberbatch, cité une seule fois auparavant (The Imitation Game en 2015), a cependant dû céder la place à Will Smith, qui semble maintenant imbattable. Cela dit, il reste son plus sérieux rival.

Andrew Garfield (tick, tick… BOOM !)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Andrew Garfield

Sa performance dans Hacksaw Ridge lui avait valu une première sélection, il y a cinq ans. Cette fois, Andrew Garfield impressionne en se glissant dans la peau de Jonathan Larson, qui a marqué le monde du théâtre musical.

Denzel Washington (The Tragedy of Macbeth)

PHOTO FOURNIE PAR A24

Denzel Washington

Une neuvième citation pour le vétéran, déjà lauréat d’un Oscar deux fois (Glory en 1990 et Training Day en 2002). Sa performance dans The Tragedy of Macbeth, de Joel Coen, est impeccable.

Meilleure actrice dans un rôle de soutien : éblouissante performance

Prédiction : Ariana DeBose (West Side Story)

PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY STUDIOS

Ariana DeBose

Un peu comme Will Smith, Ariana DeBose a obtenu à peu près tous les prix pour lesquels elle a été en lice depuis le début de la saison des récompenses. Golden Globe, SAG Award, BAFTA, bref, tous les indicateurs tournent en sa faveur. Il est vrai qu’en reprenant le rôle d’Anita dans West Side Story, le même qui a valu à Rita Moreno un Oscar il y a exactement 60 ans, la jeune actrice offre une performance éblouissante.

Cette dernière n’a d’ailleurs pas manqué de saluer celle qui, en campant un nouveau personnage dans cette nouvelle mouture, lui a aussi donné la réplique. « Tu m’as laissé la place pour m’épanouir à tes côtés », a-t-elle déclaré à Rita Moreno lors de la cérémonie des Critics Choice Awards. « Je ne suis pas devant toi, ni derrière, mais à côté. Et c’est le plus beau cadeau que tu pouvais me donner ! »

L’auguste institution qu’est l’Académie des arts et des sciences du cinéma verra aussi là une occasion de faire un clin d’œil à sa propre histoire. Il y a peu de suspense dans cette catégorie.

Aussi dans la course

Jessie Buckley (The Lost Daughter)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Jessie Buckley

Elle joue le même personnage qu’Olivia Colman dans The Lost Daughter, 20 ans plus jeune. L’actrice britannique doit ainsi se faire valoir en évoquant la part plus sombre d’une femme déchirée de l’intérieur. Sa composition est magnifique.

Judi Dench (Belfast)

PHOTO FOURNIE PAR FOCUS FEATURES

Judi Dench

Dame Judi Dench, lauréate en 1999 grâce à sa performance dans Shakespeare in Love (John Madden), est citée une huitième fois aux Oscars grâce à ce beau personnage de grand-mère irlandaise, prise dans le tumulte du conflit civil de la fin des années 1960.

Kirsten Dunst (The Power of the Dog)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Kirsten Dunst

Seule présence féminine dans The Power of the Dog, Kirsten Dunst obtient sa première sélection aux Oscars grâce à une performance subtile et nuancée.

Aunjanue Ellis (King Richard)

PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

Aunjanue Ellis

Elle est probablement la plus sérieuse rivale d’Ariana DeBose dans cette catégorie. Dans le rôle de la femme de Richard Williams dans King Richard (Reinaldo Marcus Green), Aunjanue Ellis impose une forte présence.

Meilleur acteur dans un rôle de soutien : faire l’histoire

Prédiction : Troy Kotsur (CODA)

PHOTO FOURNIE PAR APPLE TV+

Troy Kotsur

Cet acteur malentendant exerce son art depuis une vingtaine d’années, mais sa présence dans CODA l’a révélé au monde. Dans cette adaptation américaine du film français La famille Bélier, Troy Kotsur incarne un pêcheur de la Nouvelle-Angleterre dont la fille, qui voudrait devenir chanteuse, est la seule personne non malentendante de la famille.

L’acteur est devenu le favori de cette catégorie au fil des dernières semaines, alors que le film dans lequel il joue a visiblement bénéficié d’un élan d’affection tardif. Troy Kotsur marquera l’histoire en devenant seulement le deuxième interprète malentendant à mettre la main sur la précieuse statuette dorée. Il y a 35 ans, Marlee Matlin, qui s’adonne à jouer sa femme dans CODA, a obtenu l’Oscar de la meilleure actrice grâce à sa performance dans Children of a Lesser God. Déjà lauréat du Screen Actors Guild Award et du BAFTA Award, Troy Kotsur devrait en principe monter sur la scène du Dolby Theatre dimanche.

Aussi dans la course

Ciarán Hinds (Belfast)

PHOTO FOURNIE PAR FOCUS FEATURES

Ciarán Hinds

Dans le film autobiographique de Kenneth Branagh, Ciarán Hinds incarne le père de ce dernier, à l’époque où le cinéaste était enfant. Lui-même originaire de Belfast, l’acteur n’avait jamais été cité aux Oscars auparavant.

Jesse Plemons (The Power of the Dog)

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Jesse Plemons

Dans le film de Jane Campion, Jesse Plemons, qui en est à sa première présence aux Oscars, n’a pas le rôle le plus spectaculaire, mais il campe parfaitement ce personnage dominé par un frère avec qui il a toujours vécu en symbiose.

J.K. Simmons (Being the Ricardos)

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J.K. Simmons

Lauréat dans cette catégorie en 2015 grâce à Whiplash (Damien Chazelle), J.K. Simmons est cette fois cité grâce à Being the Ricardos, un film dans lequel il campe l’un des acteurs habitués de l’émission de Lucille Ball.

Kodi Smit-McPhee (The Power of the Dog)

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Kodi Smit-McPhee

Au début de la saison des récompenses, ce jeune acteur australien était le grand favori. Ce statut a cependant changé au fil des semaines au profit de Troy Kotsur. Kodi Smit-McPhee reste néanmoins son plus sérieux rival.

Meilleur film international : subtil et poignant

Prédiction : Drive My Car (Japon)

PHOTO FOURNIE PAR EYESTEELFILM

Hidetoshi Nashijima et Tôko Miura, dans une scène de Drive My Car

Depuis 1999, cinq films internationaux ont aussi été cités dans la catégorie du meilleur film de l’année. Seul Parasite, du Coréen Bong Joon-ho, a marqué l’histoire des Oscars en l’emportant dans les deux catégories, il y a deux ans. Si La vie est belle (Roberto Benigni), Tigre et dragon (Ang Lee), Amour (Michael Haneke) et Roma (Alfonso Cuarón) n’ont pas eu le même sort, il reste que ces quatre productions ont triomphé dans la catégorie du meilleur film international (anciennement désignée meilleur film en langue étrangère).

Le même destin est à prévoir pour Drive My Car. Dans ce drame admirablement mis en scène, où le thème de la disparition trouve un formidable écho dans le théâtre d’Anton Tchekhov, le cinéaste Ryûsuke Hamaguchi (Wheel of Fortune and Fantasy) met de l’avant un cinéma aussi subtil que poignant, gratifié également d’une facture visuelle splendide. Puisant sa source dans une nouvelle de Haruki Murakami, le récit de Drive My Car repose sur la quête de sens à laquelle se livre Yusuke (Hidetoshi Nashijima, magnifique), un acteur et metteur en scène de théâtre qui souffre du départ soudain et mystérieux de sa femme. Également cité pour son scénario et sa réalisation, en plus d’être en lice pour le meilleur film de l’année, Drive My Car est clairement établi favori dans cette catégorie.

Aussi dans la course

Flee (Danemark)

PHOTO FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Flee, de Jonas Poher Rasmussen

Ce film poignant du Danois Jonas Poher Rasmussen, qui raconte le parcours d’un Afghan ayant dû fuir son pays, est déjà digne d’un exploit unique dans l’histoire des Oscars. En plus d’être retenu dans la catégorie du meilleur film international, Flee est aussi finaliste dans les catégories du meilleur documentaire et du meilleur film d’animation.

The Hand of God / La main de Dieu (Italie)

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Filippo Scotti, Teresa Saponangelo et Toni Servillo, dans La main de Dieu

Déjà lauréat de l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2014 grâce à La grande bellezza, Paolo Sorrentino est de nouveau retenu cette année grâce à ce très beau film à caractère autobiographique. Une victoire serait cependant surprenante.

Lunana : A Yak in the Classroom / L’école du bout du monde (Bhoutan)

PHOTO FOURNIE PAR SAMUEL GOLDWYN FILMS

Une scène du film L’école du bout du monde

Cette sélection parmi les cinq finalistes a vraiment pris tout le monde par surprise, étant donné l’absence de ce long métrage, réalisé par Pawo Choyning Dorji, sur le circuit des grands festivals internationaux. Cela dit, l’histoire nous a appris qu’un film faisant figure de « négligé » ne peut jamais être écarté d’emblée dans cette catégorie.

The Worst Person in the World / Julie (en 12 chapitres) (Norvège)

PHOTO FOURNIE PAR MK2 | MILE END

Renate Reinsve, dans Julie (en 12 chapitres)

Ce film de Joachim Trier, bien accueilli partout où il passe depuis sa présentation au Festival de Cannes l’an dernier (l’actrice Renate Reinsve a obtenu le prix d’interprétation), est le plus sérieux rival de Drive My Car. Notons qu’il est aussi en lice pour l’Oscar du meilleur scénario original.