Oui, Sébastien Kfoury aurait voulu être un artiste. Mais non, vous ne l’entendrez pas s’arracher le cœur en chantant Le blues du businessman au karaoké à 2 h du matin. L’entrepreneur et vétérinaire a beau avoir « du succès dans [ses] affaires » depuis qu’il a mis son amour du théâtre en veilleuse pour poursuivre une carrière en médecine, il assouvit ses envies artistiques de différentes manières.

Que ce soit comme chroniqueur à Salut bonjour, Deux filles le matin ou Cap sur l’été, ou comme animateur des Poilus, Bêtes curieuses ou Animo, Sébastien Kfoury a toujours gardé un pied dans l’univers télévisuel depuis qu’il a obtenu son diplôme de l’Université de Montréal, en 2000. Cet hiver, il renforce sa présence au petit écran en pilotant Qu’est-ce qui se passe quand... ? sur ICI Explora.

Il continue ainsi d’accomplir un rêve auquel il croyait avoir renoncé en choisissant d’entreprendre des études en biologie au cœur des années 1990. Une décision prise – en partie – pour contenter son père, qui préférait qu’il exerce une profession « stable ».

« Je suis le fils d’un immigrant égyptien, raconte le touche-à-tout en entrevue. Je pensais à l’École nationale de théâtre quand j’étais au cégep. J’en ai parlé avec mon père... Il m’a fait comprendre qu’avoir une sécurité d’emploi, c’était important. Mais j’adorais la biologie, les sciences, la médecine... J’aurais peut-être fini par choisir la même voie, parce que c’était une bonne job, un bon salaire, un choix logique... »

N’empêche qu’adolescent, Sébastien Kfoury aimait « beaucoup, beaucoup » la scène. Outre le théâtre, il suivait des cours de chant. « C’est mon petit côté narcissique, mon petit côté qui aime plaire aux gens », indique-t-il en souriant.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Sébastien Kfoury

Une première

Sébastien Kfoury franchit une étape importante avec Qu’est-ce qui se passe quand... ?. L’émission produite par Sphère Média (Les petits tannants, Un zoo pas comme les autres) marque sa première incursion télévisuelle en territoire non animalier.

Dans cette série documentaire réalisée par Vanessa Cournoyer (Un souper presque parfait, Les enfants invisibles), Sébastien Kfoury joue les cobayes en explorant les limites du corps humain dans différents contextes : chaleur intense, stress, pollution, bruits incessants, etc. Au premier épisode, diffusé au début de janvier et articulé autour du thème de l’endurance sportive, on l’a vu souffrir en passant le test navette Léger-Boucher, ce fameux test progressif de course à pied composé d’une multitude d’allers-retours. Plus récemment, on l’a même vu subir les effets du manque de sommeil.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Sébastien Kfoury fait un exercice de vélo jusqu’à l’épuisement dans l’émission Qu’est-ce qui se passe quand… ?.

L’aventure Qu’est-ce qui se passe quand... ? enthousiasme visiblement Sébastien Kfoury. Avant même d’amorcer l’entretien, le vétérinaire vedette nous parlait de productivité en citant la neuropsychologue Sonia Lupien, qu’il avait rencontrée pour l’émission.

J’aime ça parce qu’on démystifie beaucoup de choses. Je fais la même chose dans ma vie de tous les jours comme vétérinaire. Les gens voient plein d’affaires sur l’internet, sur Google… Ils arrivent avec beaucoup d’a priori, et moi, mon rôle, c’est d’éclaircir tout ça.

Sébastien Kfoury

« Je suis content d’animer une émission scientifique autre qu’animale, poursuit-il. J’aime évidemment la médecine vétérinaire, mais ce n’est pas mon seul sujet de prédilection. »

Oui et non

Sébastien Kfoury raconte avoir appris beaucoup de choses en tournant Qu’est-ce qui se passe quand... ?. Parmi elles, il signale son trouble de déficit de l’attention, trouble qui – manifestement – ne l’a jamais empêché d’exercer ses nombreuses activités professionnelles, y compris ses projets télé, la gestion de 34 hôpitaux et centres vétérinaires au Québec et – bien entendu – ses heures de soins en clinique.

« Je suis entouré de gens patients, qui sont excellents pour faire des rappels, du genre : “Hé, as-tu envoyé tel courriel ? As-tu rencontré telle personne ?” Ils savent comment travailler avec quelqu’un d’un peu éparpillé, mais qui n’a pas peur d’y mettre le temps. Je travaille 80 heures par semaine. »

Avec son horaire surchargé, Sébastien Kfoury n’accepte plus chacune des propositions qu’il reçoit, comme c’était son habitude en début de carrière. Jusqu’à récemment, il songeait à lancer sa propre gamme de produits pour animaux. L’idée a finalement été abandonnée.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Kfoury au lancement de l’émission Animo, en 2011

« Toute ma carrière, je l’ai construite en disant oui, oui, oui, oui », résume le père de famille.

Veux-tu faire cette chronique ? Oui. Veux-tu travailler sur telle production ? Oui. Veux-tu ouvrir telle clinique ? Oui. J’ai toujours tout accepté. C’est ce qui m’a mené ici, mais aujourd’hui, j’apprends à dire non.

Sébastien Kfoury

Est-ce que Sébastien Kfoury accepterait d’être aux commandes d’une émission non scientifique ? Absolument, répond-il sans hésiter. Après six saisons du talk-show animalier Les poilus (la septième saison sera enregistrée sous peu), il s’estime prêt à relever n’importe quel défi.

« Oui, parce que animer, vulgariser, capter l’attention, donner la parole aux invités, renvoyer la puck... C’est la même mécanique dans n’importe quel domaine. »

« Les gens pensent qu’être scientifique, c’est être un peu plate, un peu antisocial, et porter des habits drabes. Je pense que j’ai montré que c’est beaucoup plus que ça. »

Qu’est-ce qui se passe quand… ? est présentée sur ICI Explora le vendredi à 19 h 30.

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