Le Bye bye 2023 abordera une grande variété de sujets. La guerre Israël-Hamas n’en fera pas partie. Aucun sketch n’est prévu. Aucune blague non plus. « Ce n’est juste pas drôle », déclare Simon Olivier Fecteau.

En entrevue, le producteur au contenu et réalisateur du populaire rendez-vous télévisuel adopte un ton plus grave lorsqu’on soulève la question proche-orientale. Il ignore comment trouver « l’angle comique » d’un conflit aussi meurtrier et clivant, qui défraie la chronique et génère des tensions aux quatre coins du monde (y compris au Québec) depuis deux mois.

Il préfère laisser cette tâche aux caricaturistes, mieux placés pour « passer un message avec un point de vue éditorial », estime-t-il. « Mais nous, au party de fin d’année… Non. C’est extrêmement grave, ce qui arrive. Il y a des milliers de morts. »

La guerre en Ukraine, qui s’est intensifiée lorsque l’armée russe a pénétré dans l’est du pays en février 2022, subira le même traitement.

« On est trop dedans, précise Simon Olivier Fecteau. Je ne sais pas quoi faire avec ça. »

Jamais terminé

Les tournages du Bye bye ont pris fin jeudi dernier, un mois après avoir débuté. Les prochains jours seront consacrés au montage de l’émission, de nouveau produite par Guillaume Lespérance (Tout le monde en parle, Discussions avec mes parents).

Une fois cette étape terminée, la revue humoristique annuelle de Radio-Canada sera présentée – sous haute surveillance – à quelques groupes de discussion d’une trentaine de personnes (communément appelés focus groups), pour prendre le pouls du public et apporter des corrections, au besoin.

Juste avant notre entretien, Simon Olivier Fecteau discutait au téléphone avec Maxime Caron, le script-éditeur du Bye bye. Est-ce qu’ils parlaient des grèves des employés du secteur public, qui monopolisent l’actualité en cette fin d’année ? Est-ce qu’ils échangeaient sur l’approche qu’ils souhaitaient préconiser pour intégrer ce dossier chaud, mais évolutif, dans l’émission de 90 minutes ? Impossible de le savoir.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Simon Olivier Fecteau pilote son huitième Bye bye d’affilée.

C’est un sujet complexe à synthétiser en sketch. Tout le monde est concerné, directement ou indirectement, et c’est dernière minute. C’est là que l’expérience entre en ligne de compte. On a déjà vécu des situations similaires. On peut s’appuyer là-dessus.

Simon Olivier Fecteau

« C’est une autre affaire que j’ai apprise : le Bye bye n’est jamais terminé. Oui, on écrit 80 % des sketchs avant d’amorcer le tournage, mais il y a un autre 20 % qui bouge jusqu’à la fin. Et même quand on a fini de tourner, on continue d’écrire. »

Plus serein

Simon Olivier Fecteau affiche une étonnante sérénité avant d’amorcer cet ultime blitz de travail. Étonnante, parce que l’acteur, humoriste et réalisateur n’a pas toujours bien supporté la pression entourant la livraison du Bye bye. En 2019, il s’était même retrouvé à l’hôpital à quelques semaines du réveillon.

« J’avais une trop grosse charge, je mangeais mal et pendant le tournage, j’avais dû m’arrêter pour aller à l’urgence. Mon système digestif avait cessé de coopérer avec moi. Ce n’était pas le fun. »

Simon Olivier Fecteau s’est souvent rendu malade avec l’émission. Pendant plusieurs années, lorsque la pression retombait, en janvier, son système immunitaire s’écroulait. Cette période semble révolue. Il affirme s’être « remis en forme physiquement et mentalement » en 2023, qu’il décrit comme « une année de ménage, de clarification ». Il pratique aujourd’hui la course à pied et priorise les « bonnes choses ». « Je suis extrêmement content de faire le Bye bye. Je suis extrêmement focus. »

Avant, je faisais des cauchemars à partir du mois de mars. C’était comme un stress latent. Aujourd’hui, j’en fais moins. Je dors beaucoup mieux.

Simon Olivier Fecteau

Claude Legault « top shape »

Comme précédemment annoncé, le Bye bye 2023 mettra en vedette Sarah-Jeanne Labrosse, Guylaine Tremblay, Pierre-Yves Roy-Desmarais et Claude Legault. Ce dernier rejoint l’équipe après deux années de semi-absence (il était apparu en François Legault dans l’édition 2022) en raison d’un épuisement professionnel.

Simon Olivier Fecteau n’a pas hésité à rappeler l’acteur.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Claude Legault en François Legault dans une parodie d’Indéfendable (rebaptisée Indélogeable) dans le Bye bye 2022

« Il est top shape. Il n’a jamais été aussi bon. C’est vrai. Ce qui est le fun avec Claude, c’est qu’au-delà d’être drôle et d’être bon comédien, il amène une profondeur aux personnages qu’il interprète, même si c’est pour faire rire. Il amène une humanité qu’un humoriste n’est pas nécessairement capable d’avoir parce qu’il n’a pas les mêmes outils. Je suis très, très content qu’il soit revenu avec nous. »

L’élan COVID

Encore une fois, ce nouveau Bye bye comptera plusieurs apparitions spéciales, ingrédient essentiel d’une recette que Simon Olivier Fecteau et Guillaume Lespérance appliquent depuis 2020, une édition pandémique qu’ils n’avaient – initialement – pas envie d’assurer.

On s’était semi-plantés en 2019. Les cotes d’écoute avaient été correctes, mais on n’était pas fiers. Quand on a accepté de revenir en 2020, on a décidé d’avoir un paquet d’invités, pour faire le meilleur show possible pour divertir les gens pendant la COVID. Ça nous a donné une source d’énergie supplémentaire, un extra qui venait d’ailleurs, qui nous faisait travailler plus fort, qui nous faisait nous poser encore plus de questions.

Simon Olivier Fecteau

Depuis cette année charnière, chaque édition du Bye bye enregistre des cotes d’écoute astronomiques. En données confirmées (qui incluent les enregistrements), on parle de 4 862 000 téléspectateurs pour 2021 et 4 702 000 téléspectateurs pour 2022.

PHOTO RADIO-CANADA

Sarah-Jeanne Labrosse en Marie-Mai dans le Bye bye 2020

« On s’est comme réinventés, souligne Simon Olivier Fecteau. On roule là-dessus depuis trois ans. Chaque année, on touche du bois, parce qu’on ne sait jamais quand est-ce qu’on peut se planter. On n’est jamais à l’abri d’un échec. »

La soirée du 31 décembre

Comme d’habitude, les réseaux québécois laissent le champ libre à ICI Télé la veille du jour de l’An. Et comme d’habitude, le diffuseur public conserve (sensiblement) le même alignement gagnant.

19 h | En direct du jour de l’An

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En direct du jour de l’An

France Beaudoin « kidnappe » des personnalités pour cette grande fête musicale de 90 minutes. (En rediffusion le 1er janvier à 18 h 30.)

20 h 30 | À l’année prochaine

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À l’année prochaine

Philippe Laguë, Pierre Verville, Michèle Deslauriers, Dominic Paquet, Véronique Claveau et Benoit Paquette retrouvent leurs micros. (En rediffusion le 2 janvier à 21 h.)

22 h | Infoman 2023

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Infoman 2023

Jean-René Dufort revisite les moments marquants de l’année 2023 avec ses fidèles compagnons, MC Gilles et Chantal Lamarre. (En rediffusion le 1er janvier à 20 h.)

23 h | Bye bye 2023

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Bye bye 2023

Guylaine Tremblay, Claude Legault, Sarah-Jeanne Labrosse et Pierre-Yves Roy-Desmarais forment le quatuor principal de l’émission la plus attendue de l’année. (En rediffusion le 1er janvier à 21 h.)

0 h 30 | Les coulisses du Bye bye

PHOTO TIRÉE D’UNE VIDÉO

Louis-José Houde et Simon Olivier Fecteau lors du tournage d’un sketch du Bye Bye 2022

L’équipe du Bye bye dévoile les secrets derrière la caméra… et fort probablement quelques bloopers. (En rediffusion le 2 janvier à 19 h.)

1 h 30 | Les coulisses d’En direct du jour de l’An

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Le plateau de l’émission En direct de l’univers, le 14 octobre dernier

Une première en 13 ans : des caméras montrent l’envers du décor du plus gros party musical de l’année. (En rediffusion le 2 janvier à 18 h 30.)