En cette rentrée, Pierre-Yves Lord est partout. Il anime le 38e Gala des prix Gémeaux le 17 septembre, il est de retour à l’animation du jeu-questionnaire 100 Génies sur les ondes d’ICI Télé, et il sera aux commandes de la nouvelle émission Plaza Plaisir à Télé-Québec. Nous l’avons rencontré sur le plateau de cette nouvelle émission.

On pourrait parler pendant des heures avec Pierre-Yves Lord. Sa curiosité n’a pas de limite, il s’intéresse à tout : à la plongée sous-marine, à l’astronomie, à la musique, à la philosophie, à la télévision évidemment, mais aussi au sport, à la politique, à l’éducation, à l’orthographe, à la langue française, au fleuve Saint-Laurent, aux voyages.

« Et bien plus encore, dit-il en riant. Je ne trouve pas ça anormal, on est tous multiples, on a tous des intérêts très variés, c’est ce qui fait la beauté de la vie. Si on va souper ensemble, on va parler de 1001 sujets. J’ai envie que ma carrière soit guidée par le plaisir, je ne me sens pas imposteur de passer d’une émission d’exploration spatiale [Bulletin spatial] à une autre sur la littérature jeunesse ou la musique. Je dirais que le dénominateur commun de ces émissions, c’est lorsque je peux mettre le talent des gens de l’avant. »

Plaza Plaisir, une émission musicale très festive

Quand on lui a proposé d’être l’architecte d’une soirée festive musicale comme Plaza Plaisir, il a explosé de joie. « Je me suis dit que la vie était bien faite ! La musique, pour moi, c’est un terrain de jeu, c’est ce qui m’a propulsé dans le métier, je l’ai appris en présentant des émissions à la radio sur les ondes FM, je me voyais comme un maître de cérémonie qui réchauffe l’ambiance en présentant des chansons ! »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Pierre-Yves Lord devant la murale de Plaza Plaisir, dans la ruelle de la salle de spectacle Ausgang Plaza, rue Saint-Hubert.

« Plaza Plaisir, c’est un peu dans l’esprit de l’émission Bouge de là, de MusiquePlus [animée par Juliette Powell et Varda Étienne], on danse et on s’amuse avec des artistes qui viennent interpréter des chansons de leur répertoire, des plaisirs coupables ou des chansons qui les définissent artistiquement, le tout à l’Ausgang Plaza, rue Saint-Hubert », explique l’animateur qui se considère comme un entremetteur musical. « Ariane Brunet, alias L’Isle, a chanté Sensualité d’Axelle Red et tout le monde s’est mis à chanter, les spectateurs assistent vraiment à un party ! », raconte celui qui a de la difficulté à rester en place quand il y a de la musique. « Ça me rentre dedans et je décolle ! J’oublie qui je suis, je communie avec les gens sur le plancher de danse, on s’abandonne, on a du fun ! » Il précise que le groupe Valaire est l’orchestre maison et accompagne les artistes invités.

À titre d’animateur des prix Gémeaux, il a fait du rattrapage pendant l’été et a regardé toutes les émissions qui ont été sélectionnées. « Je suis à jour dans la télévision québécoise ! Je peux même te dire tout ce qui se passe dans STAT et Indéfendable et te parler des 18 séries où il y a Éric Bruneau ! », lance-t-il en riant. On lui parle de Vrak qui ferme, des mises à pied chez TVA, de la fragmentation de l’audience télévisuelle. « C’est triste de voir un pilier de notre industrie qui s’effondre comme Vrak, de voir des collègues perdre leur travail. Même si on nous met souvent en compétition, j’aime croire qu’il y a une solidarité dans le milieu télévisuel. Je ne vais pas carburer sur ce qui va mal, ça ne peut pas être mon moteur de création, mais je suis le genre de gars qui va jouer du violon jusqu’à la toute fin sur le Titanic. Malgré toutes les turbulences que notre milieu traverse, je vais être le capitaine de joie et mettre en valeur toute l’excellence qui s’est produite, surtout qu’on n’a pas fini de vivre de grands bouleversements avec l’intelligence artificielle. Ce gala, c’est aussi pour remercier les téléspectateurs, et célébrer nos artisans et nos artistes. »

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Pierre-Yves Lord sur le plateau de la nouvelle émission Plaza Plaisir

La télévision, rassembleuse

L’animateur aime regarder la télévision en famille. « Chez moi, la télévision est dans une salle de séjour proche de la cuisine, il y a encore de ces moments magiques où on dépose nos appareils et on regarde tous ensemble, ma conjointe et nos deux enfants de 11 et 14 ans, des émissions comme En direct de l’univers, Révolution, Les bracelets rouges… »

La télé est encore capable de nous rassembler à certains moments et de nous faire vivre des émotions, tous en même temps. Je chéris ces moments-là et je pense que ça se produit dans plus de foyers qu’on pense.

Pierre-Yves Lord

Pierre-Yves Lord fêtera ses 45 ans le 11 septembre et il se dit très conscient du temps qui passe. Il confie que les turbulences de l’adolescence sont derrière lui, qu’il pensait tout connaître dans la vingtaine, qu’il a continué à expérimenter dans la trentaine et que maintenant, il a tout à apprendre. « Je suis à la moitié de ma vie. Des printemps, des automnes, des journées ensoleillées, et des moments où je suis entouré de gens que j’aime, ce ne sera pas éternel. Chaque jour compte. La mort de ma mère en juin dernier a peut-être accéléré cette volonté d’en profiter, mais je deviens presque avare de mon temps, car je n’en ai pas à l’infini, des beaux moments sur terre. »

Et du temps ? Il en a, dit-il. Il fait de nombreux allers-retours entre Québec et Montréal, il aime sa vie à Sainte-Foy, dans le bungalow de son enfance qu’il a acheté à ses parents et qu’il a entièrement rénové. « Mes enfants grandissent dans la même maison que moi !

« Mon fils est dans ma chambre, ma fille dans la chambre de ma sœur, et ma conjointe et moi dormons dans la chambre de mes parents ! », s’exclame-t-il.

Du temps, il en a assez pour réaliser un jour un de ses rêves. « J’aimerais tellement composer de la musique. Je fais le DJ, je m’amuse avec la matière première des autres, je fais des remixes, des échantillonnages, mais je vais me sentir en paix avec moi-même quand j’aurai mis quelque chose sur la table. Sur le plan créatif, il y a beaucoup de musiques qui m’habitent, je passe des soirées sur le synthétiseur à apprivoiser des formes de percussions, des sons, à créer des beats, ça me met dans un état de fébrilité. Créer de la musique, ça me procure tellement de plaisir et j’ai cette obsession à vouloir faire danser les gens. »

L’émission Plaza Plaisir est présentée à Télé-Québec le vendredi à 21 h, à partir du 15 septembre ; 100 Génies est présentée le jeudi à 20 h sur ICI Télé à partir du 14 septembre ; et le 38e Gala des prix Gémeaux, le 17 septembre à 20 h sur ICI Télé.

En rafale

Ses goûts musicaux

« J’aime tout, le rap, je peux tomber dans le gros gangster rap et ensuite dans du Paganini, tripper sur le violon, puis écouter du Sérgio Mendes, plonger dans le Brésil, la bossa nova, le disco, le disco italien des années 1980, Diane Tell que j’ai redécouverte, mon algorithme me trouve difficile, Spotify doit se dire : celui-là, il est vraiment spécial, on ne sait pas quoi lui proposer, je fais surchauffer les ordinateurs ! »

Fin des plaisirs coupables

« Un plaisir coupable, c’était quand j’étais au secondaire et que tout le monde écoutait Les Beastie Boys, Rage Against the Machine et The Offspring, j’étais gêné de dire que Tu ne sauras jamais des BB était ma chanson préférée… Ça, c’était un plaisir coupable, maintenant j’en suis fier ! »

Ce qu’il aime le plus à titre d’animateur et de téléspectateur

« Lorsque les joueurs de 100 Génies vont au-delà de leurs limites et se surprennent eux-mêmes. On les bombarde de questions et c’est inhumain de se retrouver comme ça devant les caméras ! Ces moments-là où ces jeunes se surpassent, je trouve ça magnifique. C’est comme dans le sport, quand on voit la hargne et la pugnacité d’une équipe qui n’abandonne jamais. »