(Séoul) Le géant Netflix veut soutenir une nouvelle génération de créateurs en Corée du Sud, a déclaré jeudi son PDG à Séoul après l’annonce en avril d’un plan d’investissement de 2,5 milliards de dollars dans les contenus sud-coréens.

La Corée du Sud, forte du carton planétaire Squid Game et plus récemment du succès de The Glory, est déjà l’un des meilleurs viviers de productions pour le géant du streaming. Son PDG, Ted Sarandos, entend donc y « investir à long terme », a-t-il expliqué à des journalistes.

En traçant les contours du plan d’investissement de 2,5 milliards de dollars annoncé en avril lors d’une visite du président sud-coréen Yoon Suk Yeol aux États-Unis, le dirigeant a salué « l’extraordinaire partenariat entre les créateurs coréens et Netflix ».

« Mais je crois qu’on ne fait qu’effleurer ce qu’il est possible de faire », a-t-il ajouté, expliquant vouloir soutenir une nouvelle génération d’auteurs sud-coréens et renforcer le financement des créations originales.

Selon lui, entre 2022 et 2025, un titre Netflix coréen sur cinq aura été l’œuvre d’un néo-auteur ou néo-producteur.

Jusque-là, le succès a été au rendez-vous : en 2022, plus de 60 % des utilisateurs de la plateforme avaient visionné au moins une production sud-coréenne, de la série dramatique à la téléréalité, selon les données du géant du streaming.

Cette relation prolifique est cependant émaillée d’un conflit entre Netflix et les fournisseurs d’accès internet en Corée du Sud, qui l’accusent de surcharger le réseau sans payer la facture adéquate.

En 2020, l’entreprise américaine, présente dans le pays depuis 2016, a intenté un procès à SK Broadband, l’un de ces fournisseurs, pour avoir la confirmation qu’elle n’avait à payer plus pour utiliser son réseau.

Le tribunal a cependant jugé qu’il était « raisonnable » que la plateforme soit « obligée de donner quelque chose en retour ». Elle a fait appel.

En 2021, SK Broadband a à son tour porté plainte contre Netflix pour lui réclamer des frais supplémentaires liés à l’explosion du nombre d’utilisateurs et donc du trafic.

Il ne s’agit pas d’un « conflit » avec la Corée du Sud, a assuré M. Sarandos, mentionnant au contraire une « relation claire, directe et symbiotique entre les compagnies créatrices comme la (sienne) et les industries de l’internet ».

Le PDG de Netflix a notamment rappelé un investissement d’environ un milliard de dollars pour « améliorer et réduire les coûts » de diffusion des données dans le monde. L’entreprise détient 18 000 serveurs dans 175 pays qui rendent internet « plus rapide et plus efficace », a-t-il affirmé.