L'écrivain portugais Herberto Helder, salué par la critique comme un des plus grands poètes contemporains de son pays, est décédé lundi à l'âge de 84 ans à son domicile de la banlieue de Lisbonne, a annoncé mardi sa maison d'édition.

Herberto Helder Luis Bernardes de Oliveira, né le 23 novembre 1930 à Funchal, la capitale de l'archipel de Madère, était un homme extrêmement réservé qui refusait de s'exprimer dans les médias depuis une trentaine d'années. En 1994, il avait refusé le Prix Pessoa, une des plus importantes distinctions portugaises dans le domaine de la littérature et des sciences.

«Dotée d'une imagination et d'une sensibilité rares, son oeuvre se distingue par son originalité, sa cohérence et des traits de génie grâce auxquels il s'est affirmé dès son premier livre», paru en 1958, a relevé le président portugais Anibal Cavaco Silva dans un message de condoléances.

«Son importance pour la seconde moitié du XXe siècle est équivalente à celle de Fernando Pessoa pour la première moitié», a souligné le critique littéraire Pedro Mexia.

Avec une oeuvre «magnétique et torrentielle», Herberto Helder était «indubitablement le plus grand poète portugais de la seconde moitié du XXe siècle», selon les Éditions Chandeigne, qui ont publié en français un de ses recueils les plus connus, Les cent pas (Os Passos em Volta, 1963), et l'anthologie intitulée Le poème continu.