Les eaux montent, les parasites se multiplient, une épidémie se propage, les ours polaires attaquent les humains... La terre se transforme, irrémédiablement, et est étudiée par Laura, une biologiste qui ne sera pas épargnée par les mutations de la nature dans la localité de Shivering Heights.

Mais, au contraire des paysages souvent dévastés de la science-fiction, ce que propose ici Christiane Vadnais est une vision, en forme d'hommage aux rêves primitifs, celle de la vie qui s'adapte férocement, coûte que coûte, que ça nous plaise ou non, et même au-delà de la mort, car «il n'y aura pas de vivant sans dévoration» et que «le temps de la survivance est éternel».

Voilà ici une fin du monde dynamique, qui rappelle qu'un nouveau en naîtra, aussi sauvage et vivant que l'ancien à ses débuts.

À la lecture de Faunes, très rapidement remonte en nous le souvenir du formidable roman Coquillage d'Esther Rochon, par son écriture charnelle, d'une beauté carrément envahissante, et c'est sans étonnement que l'on découvre dans les remerciements Karoline Georges, une influence certaine d'une nouvelle romancière qu'il faudra suivre.

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Faunes. Christiane Vadnais. Alto. 137 pages.