Jónas, 49 ans, est un homme bricoleur et taiseux, qui a toujours tout réparé pour les femmes de sa vie. Désormais divorcé, miné par la solitude et profondément malheureux, il n'attend plus rien de l'existence.

Et n'a plus rien à retaper que son âme brisée. Il décide donc de mettre fin à ses jours, la seule personne à qui il puisse parler étant sa mère atteinte de démence.

Emportant avec lui sa caisse à outils, il se rend dans un pays détruit par la guerre où il se donne une semaine pour disparaître. Là, il réalise que chaque être humain porte son lot de cicatrices, mais que les siennes sont «bénignes et ridicules» face à celles des gens qu'il rencontre.

«C'est bon pour un homme d'avoir quelqu'un à qui se confier», écrit Auður Ava Ólafsdóttir, qui n'a pas son pareil pour mettre à nu les sentiments avec la douce mélancolie qui caractérise son style.

L'auteure de Rosa Candida contemple avec poésie et sensibilité la difficulté d'être un homme aujourd'hui, remettant en question la souffrance et le sens du bonheur dans des sociétés où, en théorie, on ne manque de rien d'autre qu'un peu d'amour quelquefois.

Un merveilleux roman où chaque phrase engage la réflexion.

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Ör. Auður Ava Ólafsdóttir. Zulma. 240 pages.