C'est l'histoire d'un couple, ensemble depuis 56 ans, qui a décidé de se marier après son tout premier rendez-vous. Talonnée par sa nièce qui cherche à comprendre le secret de cet amour et de sa durée, Aïko, l'épouse, qui avait connu une union malheureuse avant de rencontrer son «samurai» Tsuyoshi Toda, fait une sorte de bilan de cette vie à deux.

Aki Shimazaki ajoute une dernière pierre à sa pentalogie Au coeur du Yamato avec ce roman qui, à sa manière bien singulière et faussement naïve, vient jouer dans des sentiments d'une profondeur qu'on ne soupçonne pas lorsqu'on commence à le lire.

Par petites touches impressionnistes, l'auteure nous parle du coup de foudre, de l'anticonformisme qui n'est pas toujours ce que l'on croit, du Japon de l'après-guerre, de l'âme soeur - et de l'âme tout court -, de la loyauté, du quotidien, de l'investissement.

Toujours aussi épurée dans son écriture, l'auteure d'origine nippone dresse le portrait touchant d'une femme qui, en regardant son parcours, ne regrette rien.

Yamabuki est probablement le roman le plus bouleversant de l'année, et ses dernières pages parmi les plus émouvantes qu'il nous ait été donné de lire depuis longtemps.

* * * *

Yamabuki. Aki Shimazaki. Leméac/Actes Sud. 138 pages.