Trois ans après L'appartement du clown (2010), Vic Verdier s'apprête à ouvrir sa fameuse salle de spectacle avec l'argent de son patron, grand manitou de la Constellation.

Trentenaire en quête de lui-même, il improvise toujours au piano quand ça va mal, a toujours plus ou moins «les hormones dans le tapis» même s'il s'apprête à emménager avec sa blonde.

Il a toujours aussi le même ton cabotin avec son ami lecteur, multiplie les jeux de mots et les clins d'oeil facétieux (Harriette Muffin, Pierre Dapoint, Les Pirates du coeur...).

Dans Le Moderne Cabaret, on suit en parallèle deux vilaines histoires de vengeance, dont celle d'Olivier, l'ami de Vic défiguré par des motards dans le précédent roman, et qu'on suit jusqu'au Chili.

L'univers de Vic et de sa bande pourrait être celui d'un roman noir à la San Antonio, façon jeune Montréalais des années 2010: langage populaire inventif, références musicales, alcool qui coule à flots. On aime ou pas.

Dans notre cas, c'est avec plaisir qu'on a retrouvé ce «monde de gars» si particulier. On s'est pris d'affection pour le fantôme de papi Verdier, qui a refait sa vie (!) en beau jeune homme vedette de la chanson (on l'entend presque chanter sur les partitions en fin de roman).

Finalement, peu importe que le dénouement semble, encore une fois, tout droit sorti d'un chapeau.

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Le Moderne Cabaret. Vic Verdier. XYZ, 290 pages.