Les éditeurs de bande dessinée ont menacé mardi de boycotter le prochain festival d'Angoulême (FIBD) si une «refonte radicale» de l'événement «n'est pas mise en oeuvre dans les meilleurs délais».

«Le festival doit être repensé en profondeur, dans sa structure, sa gouvernance, sa stratégie, son projet, et ses ambitions», affirment les éditeurs dans un communiqué où ils critiquent l'organisation de la dernière édition du FIBD, qui s'est tenue du 28 au 31 janvier.

«Conséquence de l'absence à la fois d'une vision partagée et d'une gouvernance efficace, la dernière édition du festival a cumulé les errements», poursuivent les éditeurs.

Ils pointent du doigt l'«absence de femmes dans la liste des auteurs éligibles au Grand Prix de la Ville d'Angoulême, le mécontentement des auteurs souvent mal traités par l'organisation, la baisse de la fréquentation, l'opacité dans les sélections des prix, la cérémonie de clôture désastreuse».

«Il est impossible de le laisser se dégrader et entacher ainsi l'image du 9e Art tant en France qu'à l'étranger», estiment les éditeurs.

Ils annoncent qu'ils ne participeront pas à l'édition 2017 «si une refonte radicale n'est pas mise en oeuvre dans les meilleurs délais».

Ils demandent à la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, de les recevoir «et de nommer un médiateur afin de mener à bien, de toute urgence, cette refondation».

Les éditeurs signataires du communiqué appartiennent au Syndicat national de l'édition (Casterman, Dargaud, Delcourt, Denoël,...) ainsi qu'au Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA) (Anathème, Arbitraire, L'Association, Ça & Là, La Cafetière, La Cerise, La 5ème Couche).

Créé en 1973, Angoulême est le premier festival consacré à la bande dessinée en Europe avec une fréquentation moyenne de 200 000 personnes chaque année.