Deux accusations de viol ont été déposées mardi contre l'homme qui se retrouve en plein coeur de la crise qui déchire l'Académie suédoise qui décerne chaque année le prix Nobel de littérature.

Jean-Claude Arnault, un personnage culturel important en Suède et le mari de la poète Katarina Frostenson, une membre de l'Académie, est accusé d'avoir violé deux fois la même femme en octobre et en décembre 2011.

Un viol aurait été commis avec violence et l'autre pendant que la victime dormait.

La procureure Christina Voigt a déclaré que les preuves contre M. Arnault sont «robustes et suffisantes pour justifier des accusations».

M. Arnault a systématiquement nié avoir quoi que ce soit à se reprocher, mais Mme Voigt affirme que sept témoins corroborent les accusations de la victime.

L'Académie avait déjà admis qu'un comportement inacceptable prenant la forme d'une intimité non désirée s'était produit dans ses rangs. Ses 18 membres avaient ensuite fait voir qu'ils étaient divisés sur la stratégie à adopter pour affronter le problème, au point où sept d'entre ont pris leurs distances de l'Académie.

L'Académie a annoncé au début du mois de mai que le prix Nobel de littérature ne serait pas octroyé cette année, pour la première fois depuis 1943.

L'automne dernier, un grand quotidien suédois, le Svenska Dagbladet, a publié les témoignages de 18 femmes qui accusaient M. Arnault d'inconduite sexuelle.

Tout récemment, le quotidien rapportait que M. Arnault s'est livré à des attouchements sur la princesse suédoise Victoria il y a 12 ans, quand il aurait laissé sa main glisser de sa nuque jusqu'à son postérieur. Un membre de l'entourage de la princesse a rapidement retiré la main, selon la publication qui cite trois sources non identifiées.

M. Arnault est aussi soupçonné d'avoir contrevenu à des règles centenaires en laissant couler les noms des lauréats du prix prestigieux, possiblement à sept reprises depuis 1996. On ne sait pas à qui les noms auraient été dévoilés.