L'écrivain britannique d'origine indienne, Salman Rushdie, a accusé la police indienne dimanche d'avoir inventé desmenaces le visant pour l'empêcher de participer au plus grand salon du Livre du pays.

Rushdie avait annoncé vendredi qu'il renonçait à participer au salon du Livre de Jaipur, capitale de l'État indien du Rajasthan, affirmant qu'il craignait pour sa vie après la colère de musulmans radicaux opposés à sa venue.

Mais l'écrivain s'est finalement dit convaincu que le complot présumé avait été inventé pour le tenir éloigné de la manifestation.

«J'ai fait mon enquête et je crois en effet qu'on m'a dupé. Je suis indigné et très en colère», a déclaré Rushdie sur Twitter, après la parution d'informations de presse accusant la police du Rajasthan d'avoir monté l'histoire.

Interdit en Inde, Les versets sataniques, publié en 1988, est toujours considéré par de nombreux musulmans dans le monde comme un roman blasphématoire portant atteinte à leur religion. L'écrivain, né à Bombay en 1947, fut la cible d'une fatwa lancée en 1989 par l'ayatollah iranien Khomeiny.

La polémique concernant sa participation a été lancée la semaine dernière par l'université indienne Darul Uloom Deoband, célèbre école coranique, qui a appelé l'Inde à ne pas autoriser l'écrivain à se rendre dans le pays.

Des groupes musulmans radicaux à Jaipur ont aussi menacé de manifester contre sa venue.

De nombreux auteurs présents à Jaipur ont exprimé leur solidarité à l'égard de Salman Rushdie. Les écrivains Hari Kunzru et Amitava Kumar ont lu des passages des Versets sur scène vendredi.