Jean-Louis Gauthier fait oeuvre utile en publiant cette première biographie de la peintre Lise Gervais (1933-1998). Le journaliste a vraisemblablement passé beaucoup de temps à fouiller son passé et rencontrer parents et amis pour nous offrir un portrait saisissant d'une artiste importante dans le paysage de l'art visuel au Québec.

 

Lise Gervais a connu une carrière de peintre fulgurante au début des années 60, pas très loin des nébuleuses Borduas et Riopelle. Elle a connu les uns et les autres, beaucoup voyagé et vécu de beaux succès critiques en quelques années seulement, puis, les maladies - bipolarité et sclérodermie - l'amèneront peu à peu à disparaître de l'avant-scène avant de mourir en 1998, trop jeune et isolée.

Jean-Louis Gauthier écrit bien. Sa biographie se lit comme un roman, mais elle en possède aussi les limites et les défauts. Le lecteur a souvent l'impression que l'auteur préfère la métaphore facile - l'utilisation à toutes les sauces du mot folie, par exemple - et les approximations - un court chapitre futile sur un mystérieux personnage «dont on a perdu la trace».

Pourquoi même l'évoquer? Enfin, si le grand public a perdu de vue Lise Gervais dans les années 80, cela n'a jamais été le cas dans le monde de l'art visuel. Plusieurs collections publiques ont acquis ses oeuvres; l'on enseigne toujours son travail dans les universités; et les ventes aux enchères affichent tous les ans des Gervais qui s'arrachent à bon prix. C'est peut-être moins sexy que de parler d'une «femme d'une grande beauté, libre et passionnée, qui accumule succès et amants», mais ce sont les faits.

Lise Gervais - Le destin tragique d'une artiste oubliée

JEAN-LOUIS GAUTHIER

ART GLOBAL, 208 PAGES, 24,95$

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