Durant tout le mois d’août, des libraires nous confient quelles sont leurs lectures incontournables du moment. Cette semaine, Éliane Ste-Marie, libraire depuis 25 ans et copropriétaire de la librairie l’Exèdre, à Trois-Rivières, qui a remporté le Prix d’excellence de l’Association des libraires du Québec le printemps dernier, nous fait découvrir trois coups de cœur parmi ses dernières lectures.

N’ayons pas peur du ciel, Emma Hooper

N’ayons pas peur du ciel

N’ayons pas peur du ciel

Alto

448 pages

« Il y a eu quand même pas mal de presse autour de ce livre, mais c’est parce qu’il le mérite tellement. Tout est dans l’écriture. C’est très violent comme histoire, c’est déchirant, c’est dur ; les thèmes abordés sont difficiles, mais c’est fait avec tellement de légèreté qu’on a l’impression de flotter au-dessus du récit. C’est l’histoire d’une femme qui accouche de neuf filles ; il y en a sept qui vont survivre et cinq qui vont grandir, donc on va suivre le destin de ces filles qui restent. C’est un livre sur la naissance du christianisme, mais ça parle d’entraide, de conviction et, surtout, de liberté. C’est un texte féministe, et s’il y a un mot pour le décrire, c’est lumineux. »

L’ancien calendrier d’un amour, Andreï Makine

L’ancien calendrier d’un amour

L’ancien calendrier d’un amour

Grasset

198 pages

« Ce livre m’a rappelé les lectures que je faisais quand j’étais plus jeune et que je lisais Nina Berberova. J’ai ressenti la même émotion de charme désuet ou poussiéreux. Tous les livres de Makine ont quelque chose d’intéressant. C’est un homme qui va revenir sur son passé ; ça commence dans un cimetière, à Nice, et il va raconter son histoire à partir de 1913 jusqu’aux années 1990, de son adolescence à sa vieillesse. […] Tout le livre est construit autour de la nostalgie de la femme qu’il a aimée. Ça parle des exilés russes à Paris, des deux guerres, de la résistance, mais surtout de cet émoi amoureux qui n’est jamais mort en lui. C’est très beau. »

Forteresses et autres refuges, Rafaële Germain

Forteresses et autres refuges

Forteresses et autres refuges

Québec Amérique

128 pages

« C’est un des plus récents de la collection III, qui est une collection superbe. C’est une idée vraiment originale : on demande à des auteurs de partir de souvenirs réels et d’en faire ce qu’ils veulent en trois courts récits. Ce livre m’a beaucoup touchée parce que j’aime la façon dont Rafaële Germain écrit, et tout particulièrement les livres qui parlent de mémoire. Elle parle de sa mère qui, en fin de vie, a perdu la mémoire. Elle part de l’enfance de sa mère ; la deuxième partie, c’est l’enfance de Rafaële, puis la troisième, c’est quand sa mère est en train de perdre la mémoire, son travail pour trier les objets de la maison et ses souvenirs. »