Derrière mon fauteuil Le petit monde d’Édith Cochrane et d’Isabelle Brouillette

Que se cache-t-il derrière les meubles du salon ? De la poussière, assurément, mais encore ? On peut y trouver des objets égarés, des miettes de nourriture tombées, des insectes très occupés… C’est dans ce monde miniature que nous plongent les comédiennes Édith Cochrane et Isabelle Brouillette dans leur tout premier livre jeunesse, Derrière mon fauteuil.

Édith Cochrane caressait-elle le rêve de publier un livre pour enfants ? Non. Pas plus qu’Isabelle Brouillette ne pensait divulguer au grand jour sa passion pour l’aquarelle.

Mais voilà qu’un soir, alors qu’elle préparait le souper, l’ancienne coanimatrice des Enfants de la télé s’est mise à imaginer un enfant qui s’invente des histoires à partir d’objets trouvés derrière le fauteuil de son salon. « L’idée m’est venue très rapidement. Toute la structure m’est apparue », se rappelle Édith Cochrane.

Elle s’est empressée de prendre des notes : un maïs soufflé qui attend ses amis pour fêter, des fourmis sur le point de partir en voyage, des araignées visitant un musée de crottes de nez…

Toutes les petites scènes comiques que l’on trouve dans Derrière mon fauteuil ont été inscrites dans un mini-calepin. « Je l’ai d’ailleurs encore, cette feuille-là. Il faudrait que je la retrouve », intervient Isabelle Brouillette.

Car Édith Cochrane n’est pas restée seule longtemps dans ce projet. « J’ai pris une photo de mes notes. Je l’ai envoyée à Isabelle. Je lui ai dit : “Hey ! J’ai une idée de livre pour enfants, voudrais-tu faire les dessins ?’’ » Ce à quoi elle a répondu : « Mets ça au propre. On va s’en reparler », rigole celle avec qui elle a joué dans la Ligue nationale d’improvisation pendant des années.

Installées dans la cour d’Isabelle Brouillette, les deux amies ont visiblement beaucoup de plaisir à se remémorer les débuts de cette aventure. Même si l’une signe les textes et l’autre, les images, elles ont travaillé en équipe pour développer le monde imaginaire qui se déploie derrière le fauteuil vert olive.

Un peu à l’image de cette entrevue où Édith Cochrane termine les phrases d’Isabelle Brouillette, et vice-versa.

Né peu avant la pandémie, ce projet a été « vraiment salvateur » pour les comédiennes. Alors que tout s’arrêtait sur le plan professionnel pour elles, imaginer cet album ensemble sur Zoom leur a apporté de la joie. « Ça nous faisait beaucoup rire de créer les personnages et de les faire parler », raconte Isabelle Brouillette.

Aussi pour le plaisir des parents

Même si le livre s’adresse d’abord aux enfants, l’autrice et l’illustratrice avaient « beaucoup en tête les parents » pendant sa création. « On avait le goût de les faire rire. J’avais aussi envie de les mettre au défi au niveau du jeu. […] C’était très important pour moi que le dialogue soit phrasé pour qu’ils sentent qu’ils peuvent interpréter les personnages », explique Isabelle Brouillette.

Le duo espère que les parents prendront plaisir à lire Derrière mon fauteuil aussi souvent que les jeunes voudront l’écouter.

Un tome 2 en préparation

À l’arrivée du photographe de La Presse, Isabelle Brouillette propose de sortir son fauteuil olive dans la ruelle pour la séance de photos. Celui de la couverture ? Oui, le meuble qui a inspiré le style et le coloris du fauteuil de l’histoire.

La comédienne avoue avoir été un peu intimidée à l’idée de faire les dessins d’un livre pour enfants, notamment en raison du talent des illustrateurs québécois. « J’ai travaillé fort à explorer les couleurs et le style », confie-t-elle. « Elle n’a pas arrêté de se former », révèle Édith Cochrane. « J’ai fait des cours », confirme Isabelle Brouillette, en détaillant son parcours.

« Mon idée qui a poppé, ça lui a demandé beaucoup d’heures de travail », plaisante l’autrice. « Elle m’a mise dans le jus », approuve son amie.

À la fin de Derrière mon fauteuil, on devine qu’une suite est en préparation. Sous mon lit sera encore une fois un plongeon dans l’imagination d’un enfant et dans le regard qu’il pose sur des objets oubliés. Les deux livres sont « une invitation à prendre le temps de s’attarder aux petites choses qui nous entourent », concluent les comédiennes.