Saskatchewan, été 1918. Le nouveau médecin légiste de Regina vient à peine d’arriver en poste que déjà, deux affaires atterrissent sur sa table d’autopsie : un jeune homme battu à mort dans la forge de son oncle, et des ossements humains trouvés sur une terre agricole.

Il y a un détail qui donne tout son intérêt à ce polar : le médecin légiste est en fait une jeune femme, la docteure Lesley Richardson. C’est un personnage librement inspiré de Frances Gertrude McGill, une pathologiste qui a résolu plusieurs affaires dans les années 1920 et 1930, ce qui lui a valu le surnom de « Sherlock Holmes de la Saskatchewan ».

L’auteure Elisabeth Tremblay crée une intéressante galerie de personnages autour de la Dre Richardson, comme l’indéfectible enquêteur Morley Vines, l’herboriste métisse Nokonis et, surtout, Lucinda, la gouvernante et amie très chère de Lesley. S’y ajoutent quelques personnages traditionnels, comme le chef de police obtus Abraham Mutch et l’avocat hautain McGuire.

Une partie de l’intrigue est inspirée d’une des affaires résolues par Frances Gertrude McGill. Toutefois, l’ensemble est un brin confus, et certains ressorts sont un peu convenus.

L’attrait principal du roman réside dans la peinture d’une société où Blancs et Métis se côtoient, où la prohibition crée une nouvelle classe de criminels, où « le bois » continue d’attirer les jeunes hommes épris de liberté. Et surtout, une société où les femmes commencent à jouer un rôle plus public, plus officiel, avec toutes les tensions que cela peut entraîner.

La pathologiste

La pathologiste

Flammarion Québec

304 pages

6/10