Deux fois par mois, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine, le bédéiste Jean-Paul Eid, qui vient de remporter le Prix des libraires pour sa bande dessinée Le petit astronaute et qui sera de passage au Festival BD de Montréal, du 27 au 29 mai.

Confessions d’une femme normale

Confessions d’une femme normale

Confessions d’une femme normale

Pow Pow

« [L’autrice] était une inconnue pour moi, et je suis ébahi par son talent et sa maturité graphique. C’est un récit autobiographique où elle parle sans inhibition de sa vie sexuelle, en partant de toutes les hontes qui y sont attachées depuis qu’elle est toute petite. C’est très drôle, il y a beaucoup d’autodérision, on n’est pas du tout dans le livre où on se met à nu – même si, parfois, on en voit des bouts ! On revient plutôt sur l’espèce de culpabilité qui est rattachée à la sexualité. C’est très bien fait, le propos est concis, elle sait où elle s’en va sur le plan graphique. […] J’ai été soufflé par ce livre ; c’est quelqu’un à suivre assurément. »

À qui appartiennent les nuages ?

À qui appartiennent les nuages ?

À qui appartiennent les nuages ?

La Pastèque

« C’est un livre très particulier, un peu ovni, à mi-chemin entre l’album jeunesse et le livre qui emprunte aux codes de la bande dessinée. [Il a remporté] le Prix littéraire du Gouverneur général 2021 en jeunesse. Pour moi, c’est véritablement un chef-d’œuvre. C’est un livre pour enfants, mais au même titre que Le petit prince ; il y a des leçons pour tout le monde, et c’est d’une pertinence, dans les jours actuels, avec tout ce qui se passe en Ukraine. C’est la guerre vue à la hauteur des yeux d’enfants. […] Et les auteurs ont eu l’intelligence de ne pas camper ça dans une époque ou dans un lieu particulier. C’est vraiment du grand art. »

Football-Fantaisie

Football-Fantaisie

Football-Fantaisie

Pow Pow

« Pour moi, c’est un de meilleurs albums de Zviane. […] C’est une brique de 500 pages qui est partie d’un cauchemar qu’elle a fait : elle a vu deux jeunes filles qui couraient dans un champ avec à leurs trousses une espèce de robot tueur qui les menaçait de leur exploser la tête. […] Ça se déploie comme un récit choral, ça s’en va à cent milles à l’heure dans toutes sortes de directions… Mais ce qui est fabuleux avec Zviane, c’est qu’elle ne se perd jamais. C’est brillant, intelligent. Et le petit gag que j’aime beaucoup, c’est qu’au milieu, elle nous met quelques pages d’images zen comme entracte et après, on repart à cent milles à l’heure. »