Réunies en 2018 au sein du recueil de dialogues poétiques dirigé par Sara Dignard aux Éditions du passage, Ce qui existe entre nous, Louise Dupré et Ouanessa Younsi étaient déjà amies. Elles s’enhardissent dans Nous ne sommes pas des fées à affronter « le vrai nom de la peur » dans un échange réconfortant.

Elles signent à quatre mains les premier et dernier textes du livre, sinon chacune répond à l’autre par pages interposées tout au long de ce voyage intranquille vers l’enfance, débordant de respect et d’admiration.

Elles sont de « petites filles brunes » qui se tiennent par la main au fil des souvenirs. Les autrices tournent le dos aux anciennes tempêtes et entrent dans le langage comme dans une maison. Confidences, doutes et remises en question sont partagés sur le chemin de ce lien qui se confirme et se renforce.

La pandémie est là, tout comme la barbarie. La mort rôde, mais l’enfant sourit et les entraîne irréversiblement. Deux femmes se reconnaissent dans leur façon d’apprivoiser le monde, de faire face, de dévoiler leurs pensées intimes.

Leurs poèmes ont besoin l’une de l’autre. L’amitié, c’est comprendre au-delà des mots, lors de « journées invisibles », et savoir que, mêmes mortes, elles seraient « toujours femmes ». Elles chantent les louanges des mères, des sœurs, d’autres poètes amies aussi.

Leur livre est la célébration de ce qui restera plus fort que toutes les fins du monde. Louise Dupré et Ouanessa Younsi ne sont pas des fées, mais elles ont toujours soif.

Nous ne sommes pas des fées

Nous ne sommes pas des fées

Mémoire d’encrier

120 pages

8/10