Parmi tous les romans étrangers qui nous arriveront prochainement en français, voici 10 traductions pour s’évader dans de lointaines contrées et explorer d’autres univers cet hiver.

Paradis

Abdulrazak Gurnah

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Paradis, d’Abdulrazak Gurnah

L’œuvre de cet écrivain originaire de Zanzibar était peu connue en français lorsqu’il s’est vu décerner le prix Nobel de littérature, l’automne dernier. C’est grâce à cette notoriété instantanée que deux de ses romans, depuis introuvables, sont réédités simultanément. Paradis, qui avait initialement été publié en 1995, raconte comment, dans un pays d’Afrique de l’Est, un adolescent est vendu par ses parents pour rembourser une dette. Près de la mer retrace de son côté le parcours d’un demandeur d’asile africain qui débarque à Londres.

Traduit de l’anglais par Anne-Cécile Padoux, Denoël, 288 pages

Janvier

L’île aux arbres disparus

Elif Shafak

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L’île aux arbres disparus, d’Elif Shafak

L’autrice de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, paru l’an dernier en français, revient avec un roman qu’elle dédie aux émigrants et aux exilés comme elle, Turque ayant fui son pays pour se réfugier à Londres. Par l’intermédiaire d’une adolescente qui raconte une histoire d’amour impossible entre un Grec et une Turque – celle de ses parents –, elle fait revivre le climat de haine et de violence qui a déchiré Chypre pendant la guerre civile, en 1974.

Traduit de l’anglais par Dominique Goy-Blanquet, Flammarion, 432 pages

Janvier

Les neuf vies de Rose Napolitano

Donna Freitas

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Les neuf vies de Rose Napolitano, de Donna Freitas

Premier titre pour adultes de cette universitaire et autrice américaine, qui a écrit de nombreux romans pour adolescents. On dit de cet accrolivre (page-turner) qu’il est tout destiné aux fans de Liane Moriarty. Avec une même histoire déclinée en neuf scénarios – centrée autour d’un couple marié, leurs querelles sur le fait de devenir parents et l’issue de ces disputes –, elle explore la question de l’absence du désir d’enfant de même que toutes les surprises que peut procurer la maternité.

Traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, NiL, 448 pages

Février

Ton absence n’est que ténèbres

Jón Kalman Stefánsson

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Ton absence n’est que ténèbres, de Jón Kalman Stefánsson

Sans doute l’un des écrivains islandais les plus remarquables, ce poète s’était fait connaître avec sa trilogie entamée avec Entre ciel et terre et sa magnifique saga familiale en deux volets (amorcée avec D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds). Ce récit est celui d’une famille dont les origines remontent au XIXe siècle et qui, sur près de deux siècles, voit passer des individus dont la quête du bonheur est marquée par les actes manqués, les fragilités et les renoncements.

Traduit de l’islandais par Éric Boury, Grasset, 608 pages

Février

L’enfant qui voulait disparaître

Jason Mott

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L’enfant qui voulait disparaître, de Jason Mott

Voilà un roman audacieux sur le racisme, l’oppression et les violences policières qui s’est distingué au National Book Awards à sa sortie en anglais aux États-Unis, l’an dernier. De passage dans un grand hôtel, un écrivain afro-américain fait la connaissance d’un garçon à la peau si sombre qu’on le surnomme Charbon. Celui-ci le suivra tout au long de sa tournée et lui racontera comment ses parents ont cherché à le rendre invisible, dans l’espoir de le sauver du destin que lui réserve sa couleur de peau.

Traduit de l’anglais par Jérôme Schmidt, Autrement, 432 pages

Février

Petites boîtes

Yôko Ogawa

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Petites boîtes, de Yôko Ogawa

Dans un lieu où tout est de petite taille, où les enfants, le musée et la maternité ont disparu, la narratrice devient la gardienne d’une pièce aménagée à l’école pour que les parents viennent y déposer de petites boîtes qui rappellent leur enfant perdu. Elle recopie également des lettres qu’elle seule parvient encore à lire. Un roman qui fait écho à de précédents titres de la prolifique autrice japonaise, comme Le musée du silence et Cristallisation secrète.

Traduit du japonais par Sophie Refle, Actes Sud, 208 pages

Février

Mr. Loverman

Bernardine Evaristo

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Mr. Loverman, de Bernardine Evaristo

Après le succès obtenu par Fille, femme, autre, la barre est haut placée pour le nouveau roman de cette Britannique qui avait remporté le prix Man Booker ex æquo avec Margaret Atwood, en 2019, et qu’on a souvent associée à Zadie Smith. Elle construit ici un personnage singulier qui a vécu dans le mensonge toute sa vie dans son mariage avec sa femme, alors qu’il est amoureux d’un homme depuis 60 ans. À 74 ans, il voit alors approcher sa dernière chance d’être heureux.

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain, Globe, 304 pages

Mars

Sang trouble

Robert Galbraith

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Sang trouble, de Robert Galbraith

On nous promet une intrigue haletante dans cette brique signée J. K. Rowling, sous le pseudonyme qu’elle utilise pour sa série avec Cormoran Strike. Dans ce cinquième titre, le détective privé se penche pour la première fois sur une affaire classée, toujours en compagnie de son associée, Robin Ellacott, embourbée dans un divorce compliqué. Leur enquête les mène sur la piste d’un tueur en série qui s’avère plus dangereuse qu’ils n’auraient pu le croire.

Traduit de l’anglais par Florianne Vidal, Grasset, 928 pages

Mars

Call Us What We Carry (titre provisoire)

Amanda Gorman

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Amanda Gorman

Il s’agit du premier recueil de poésie d’Amanda Gorman, paru en anglais en décembre, et qui inclut le célèbre poème La colline que nous gravissons, déclamé lors de l’investiture de Joe Biden, il y a un an. La jeune poète de 22 ans, issue d’un milieu modeste de Los Angeles, y explore les thèmes de l’identité, du deuil et de la mémoire, tout en dévoilant sa voix unique et inoubliable, qui lui avait valu de se faire remarquer par la femme du président américain au cours d’une lecture publique.

Traduit de l’anglais par Lous and the Yakuza, Fayard

Mars

1000 ans de joies et de peines

Ai Weiwei

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1000 ans de joies et de peines, d’Ai Weiwei

Dans ces mémoires écrites durant son incarcération, en 2011, l’artiste engagé Ai Weiwei revient pour la toute première fois sur son enfance, ses années dans les camps de travail où il a été envoyé avec sa famille, sa prise de conscience face à la puissance révolutionnaire de l’art, sa formation à New York et ses influences artistiques. Aux côtés de 50 dessins inédits, alors qu’il est devenu un symbole de la lutte contre la répression, il lève également le voile sur son exil et son combat contre le système chinois.

Traduit de l’anglais et du chinois par Louis Vincenolles, Buchet-Chastel, 380 pages

Mars