Si son deuxième roman était la suite du premier, pour ce troisième opus, l’autrice Maude Michaud (Pieds nus dans la gravelle, Le cœur pendu) plonge dans un nouvel univers qui ne dépaysera pas ses lecteurs, certes habitués aux drames et aux fortes émotions.

Le deuil d’un proche, l’annonce de la maladie, la maternité sont des thèmes que la fondatrice de la plateforme web La parfaite maman cinglante continue d’explorer ici.

N’oublie pas la beauté du monde est le récit biographique écrit par une mère à sa fille à naître, alors que des complications liées à sa grossesse lui font craindre pour sa vie. Une vie marquée par de nombreux écueils, par ailleurs, dont une adolescence brisée par la violence sexuelle. En lui racontant ainsi son parcours, Élie souhaite léguer à sa fille sa vision du monde, un monde dont elle parvient à voir le beau, en dépit de son inévitable cruauté.

Malgré un début lent et des leçons de vie parfois trop appuyées, le récit trouve sa force dans la mise en mots du ressenti. Alors qu’on parle encore trop peu des conséquences des violences sexuelles chez les victimes, l’autrice parvient à bien en faire comprendre les complexes répercussions. La perte de repères qui accompagne l’adolescence y est aussi bien incarnée. Vous l’aurez compris, ce n’est pas une lecture légère d’été. Tout n’est pas tristesse, mais mieux vaut être dans le bon état d’esprit pour accueillir ce récit, qui sort en librairie le 4 août.

N’oublie pas la beauté du monde

N’oublie pas la beauté du monde

Libre Expression

336 pages

6/10