On connaît Zadie Smith pour ses romans (White Teeth, NW, Swing Time) et pour ses essais, moins pour ses nouvelles. Jusqu’ici, on a pu lire ses fictions courtes dans des revues littéraires. Grand Union est le premier recueil qui les réunit sous une même couverture.

Quand on aime beaucoup une auteure, les nouvelles permettent de mieux comprendre sa technique, son évolution. Car les écrivains ont tendance à expérimenter dans les formes plus courtes : ils essaient des formes, des styles, une voix…

Dans ce recueil inégal, on retrouve tout de même ce qu’on aime le plus de Smith : son talent pour juxtaposer la grande et la petite histoire, l’infiniment petit détail de la vie, ses personnages pas toujours sympathiques, sa description des relations familiales imparfaites, son humour caustique et surtout, ses personnages féminins. Chez elle, la réflexion à propos de la race et de l’identité est loin d’être un effet de mode. C’est une préoccupation qui est au cœur de son œuvre depuis le tout début, tout comme sa réflexion à propos des classes sociales. Le principal bémol concerne toutefois la traduction française qui ne réussit pas à rendre la musique très particulière de l’écriture de Zadie Smith. Quant aux « putain », « fric » et autres expressions très franchouillardes, elles devraient être réservées aux livres dont l’action se déroule en France. Elles n’ont certainement pas leur place dans le livre d’une écrivaine qui a vécu à Londres et à New York.

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Grand Union, de Zadie Smith

Grand Union
Zadie Smith
Traduit de l’anglais par Laetitia Devaux
Gallimard
256 pages
★★★