(New York) Les Américains adorent depuis longtemps plusieurs produits venant de la France, comme son pain, son fromage et son vin. Mais ils ont obstinément résisté à l’une des plus grandes importations françaises : Astérix.

Le petit héros bagarreur de la populaire série de bandes dessinées est quasi invisible en Amérique, une situation qu’un éditeur américain espère changer.

Papercutz, qui se spécialise dans les romans graphiques pour tous les âges, réédite les collections Astérix cet été avec une nouvelle traduction en anglais spécifiquement adaptée aux lecteurs américains.

« En comparaison avec le grand succès qu’il connaît dans le monde, nous avons ici beaucoup de potentiel à explorer », a déclaré Terry Nantier, PDG et éditeur de Papercutz, qui a passé son adolescence en France. « Nous cherchons simplement à rendre (la série) aussi attrayante que possible pour un public américain. »

Entre en scène Joe Johnson, professeur de français et d’espagnol à la Clayton State University en Géorgie, qui a traduit des centaines de romans graphiques et de bandes dessinées. Il a ignoré la traduction existante pour le Royaume-Uni et est allé directement à la source originale française.

« Ce qui mène mon travail, c’est la question “Qu’est-ce que je pense qu’un enfant comprendra ?” », a déclaré Joe Johnson. « C’est ce qui me vient à l’esprit lorsque je le traduis. Mais toujours dans l’esprit de l’original. »

Créés par le dessinateur Albert Uderzo et l’écrivain René Goscinny en 1959, les livres Astérix ont été traduits en 111 langues et vendus en quelque 380 millions de collections dans le monde, en plus d’avoir donné naissance à plusieurs films.

Les traductions de Joe Johnson sont simplifiées et plus accessibles que ses prédécesseures. Dans les anciens livres, les camps romains étaient « retranchés ». Maintenant, ils sont « fortifiés ». Dans les versions précédentes, le chef du village annonce : « Et maintenant je déclare les festivités ouvertes ! » Dans la nouvelle, il dit : « Que la fête commence ! »

René Goscinny est mort en 1977 et Albert Uderzo, décédé en mars dernier, a poursuivi à la fois l’écriture et les illustrations pendant de nombreuses années. Les trois dernières éditions d’Astérix ont été écrites par Jean-Yves Ferri et dessinées par Didier Conrad. Le dernier en date est La fille de Vercingétorix, sorti à l’international en octobre 2019.