Ce premier contact, dans notre cas, avec l’autrice Helen Fields, qui avait auparavant écrit La perfection du crime, n’a pas bien commencé. Celle-ci, à notre avis, manque de style, de profondeur, de poésie.

Elle n’est pas douée pour décrire son décor (Édimbourg) comme Connelly sait le faire avec Los Angeles ou Indriðason avec l’Islande. Mais peu à peu, et de plus en plus vite, l’écriture nerveuse et brillante de l’autrice, tant dans sa construction que dans sa déconstruction des nœuds de l’intrigue, finit par nous happer.

Dans leur poste de police où la sensation de ruche est palpable et les personnages sont nombreux, les enquêteurs Luc Callanach et Ava Turner doivent composer avec une série de meurtres sordides (attention : détails épouvantablement scabreux) coordonnés à partir d’un site du dark web qu’ils sont incapables de percer. Ils feront alors appel à l’aide extérieure d’un geek… qui fait lui-même l’objet d’une enquête.

Complexe ? Terriblement. Mais très bien écrit, de sorte que le lecteur ne perd jamais le fil. On tourne la dernière page en concluant que l’autrice sait garder la tension. Et en souhaitant qu’au prochain opus, Helen Fields donne plus d’espace au divertissant personnage secondaire d’Aisla, médecin légiste gentiment casse-pied.

★★★½ Une proie idéale. Helen Fields. Marabout. 426 pages.