Les Belges ont une place de choix dans la programmation de Complètement cirque. L'une des trois compagnies invitées, Les Zyrgomatik, s'amène à Montréal pour la première fois afin de présenter son duo clownesque Tous cousins.

Ils sont deux. Olivier Mahiant et Sébastien Derock. Le premier a étudié en psychologie, le second se destinait à une carrière d'éducateur. Mais pendant leurs études, ces deux artistes bidouilleurs ont passé le plus clair de leur temps à jouer de la musique et à jongler.

«Nous nous sommes rencontrés dans un collectif étudiant sur le campus de l'université (à Louvain-la-Neuve, au sud de Bruxelles), raconte Olivier Mahiant, au cours d'une conversation téléphonique. C'est là que nous avons mis en place un projet pour promouvoir les arts de la rue.»

C'est ainsi que les membres de ce duo en devenir ont créé leur spectacle de rue. Ils ont ensuite décidé, il y a deux ans, de faire le saut en l'adaptant pour la scène avec le metteur en scène Louis Spagna, ce qui a donné Tous cousins.

Basé sur des impros, Tous cousins se décline en petits tableaux construits à la fois autour d'une table de bistro à l'arrière-scène où les deux clowns philosophent, mais également au devant de la scène, avec des numéros de jonglerie, de musique et de poésie.

«Les deux personnages sont très cons, très naïfs, avance Olivier Mahiant. Au fond, nous sommes deux clowns qui conversent. Dans la simplicité de ces échanges, on aborde différents thèmes: la communication, l'envie, la jalousie, le manque, etc. et puis on fait nos numéros.»

Contrairement à la tendance des spectacles de cirque, il y a dans Tous cousins beaucoup de dialogues. «C'est sûr qu'on s'adresse à un public francophone, nous dit Olivier. On a notre manière de parler et puis on aime trouver la faille dans les mots. On s'aventure dans les faiblesses de l'homme, on les nomme, et on essaye d'en faire quelque chose de beau.»

Alors, pourquoi ce titre: Tous cousins?

«Les deux personnages sont cousins, répond Olivier Mahiant. Et puis c'est dans l'esprit de notre compagnie d'être familier avec les gens. On pense que les gens se reconnaissent en voyant notre spectacle, au point où l'on pourrait être leurs cousins! C'est une invitation à ne pas se prendre trop au sérieux et d'avoir une certaine complicité avec le public.»

Après avoir joué dans la rue, les deux autodidactes belges des Zyrgomatik - une contraction entre les mots zygomatique (les muscles du rire) et le «r» de cirque - passent en salle, au Lion d'Or, après avoir été remarqués l'an dernier au festival de rue de Namur en mai.

«À la fin de notre spectacle, des gens de la TOHU sont venus nous voir. Puis, ils ont revu le spectacle une deuxième fois, ils nous ont offert une glace, on a discuté, et ils ont défendu notre proposition auprès de l'équipe de Complètement cirque pour nous inclure dans la programmation. Nous en sommes d'ailleurs très contents!»

Il ne nous reste qu'à souhaiter la bienvenue à nos cousins belges.

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Tous cousins, des Zyrgomatik. Au Lion d'Or les 15, 16 et 18 juillet, à 20 h.