Ne vous fiez pas aux allures simplistes en 2D de Paper Mario : The Thousand-Year Door derrière le graphisme enfantin se cache un jeu d’aventure follement amusant, une quête très chronophage aux mécaniques de combat ingénieuses. Si celles-ci vous forcent à vous creuser le ciboulot, on se passerait toutefois des affrontements répétitifs avec le menu fretin, qu’on nous sert ad nauseam.

Paper Mario : The Thousand-Year Door, qui atterrira sur les tablettes ce jeudi 23 mai, est un remake complet d’un jeu initialement sorti en 2004 pour le GameCube. Il reprend le concept de personnages en 2D, épais comme une feuille de papier, se promenant dans des décors qui eux ont une profondeur. Dans la mouture 2024, on peut d’ailleurs jouer de ces dimensions en permettant par exemple à Mario de se faufiler dans des espaces réduits pour passer d’une pièce à l’autre ou trouver des trésors cachés.

CAPTURE D’ÉCRAN

Mario, ici, doit trouver sept Gemmes étoile à partir d’un lieu mal famé, Port-Lacanaïe, grâce à une carte aux trésors envoyée par la princesse Peach. En vacances, la princesse a été emprisonnée et Mario doit, comme c’est son habitude, la délivrer en trouvant les Gemmes étoile une à une. Il affrontera en cours de route les méchants Cruxonautes menés par Cruxinistre, se frottera à Bowser, croisera son frère Luigi qui mène des aventures parallèles et terminera chaque conquête de gemme par un combat épique.

Compagnons à la rescousse

Ces Gemmes étoile serviront à déverrouiller la Porte millénaire – le nom du jeu en France, alors qu’on a gardé le nom anglais au Québec. Les dialogues ne sont pas pas parlés, mais écrits, avec une petite note rigolote : on a gardé ici quelques expressions typiquement québécoises, comme « patente » ou « ta blonde ».

CAPTURE D’ÉCRAN

Pour l’aider dans sa tâche, il trouvera des compagnons. Goomélie, une étudiante en archéologie frondeuse, saute sur la tête de ses ennemis et dévoile leurs statistiques au combat. Koopek est une tortue timide qui fonce dans le tas, Cumulia une ex-actrice célèbre qui souffle sur ennemis et décor, Yoshi peut porter Mario sur son dos pour lui permettre d’accéder à de hautes plateformes et gober les ennemis. Mario peut se transformer en avion de papier quand il marche sur une dalle bien identifiée et se tourne de côté pour devenir mince et se glisser dans le décor.

Voilà, c’est la base de l’histoire qui conduira Mario pendant des dizaines d’heures dans des plaines, des châteaux, la Lune, une île déserte. À la différence des jeux Super Mario classiques, on n’abat pas les ennemis en leur sautant dessus ou en les tapant avec un marteau sur la tête. Quand vous croisez un squelette, une tortue ou un « boss », le combat se transpose sur une scène devant public où l’affrontement a lieu coup par coup. C’est le cœur de la mécanique d’évolution dans le jeu, les victoires vous procurant des étoiles qui vous permettront de grimper de niveau.

Pour le combat, Mario choisit un partenaire et dispose d’une jauge de « points de cœur » pour l’état de santé, et de « point de fleurs » pour utiliser ses techniques. Le public, lui, renfloue sa jauge étoilée quand il est satisfait : il peut alors sortir une « technique spéciale » plus puissante pour abattre les ennemis. Chaque tour, Mario et son partenaire choisissent son coup, qu’il faut contrôler soigneusement avec la touche A, et doivent ensuite se défendre en appuyant sur A ou B pour amoindrir le choc. Il dispose de ses techniques et de celles de son partenaire, mais également d’un catalogue d’objets trouvés ou achetés, ces Blocs Pow, Champignons, Pouss’vite et autres Sirops de miel qui lui permettent de retrouver la santé, de frapper plus fort ou d’affaiblir ses ennemis.

CAPTURE D’ÉCRAN

Simple contre des adversaires peu coriaces, cette mécanique devient redoutablement complexe quand le méchant refuse de tomber et que vous avez épuisé vos munitions, vos points de fleur ou de cœur. Heureusement, vous pouvez recharger vos batteries régulièrement dans le jeu, soit en croisant des cubes ensoleillés, en dormant à l’auberge ou en allant les acheter dans des boutiques avec vos pièces durement gagnées. Quant à vos partenaires, ce ne sont pas les étoiles accumulées pendant les combats qui les font progresser mais des soleils trouvés un peu partout et qui doivent être convertis chez un magicien.

Attention aux répétitions

D’autres sorciers sont disponibles tout au long du parcours pour vous donner des indices pour trouver ces soleils, des conseils pour retrouver votre chemin et des morceaux d’étoile. Celles-ci sont une des méthodes, pas la seule, pour vous équiper de « badges » qui vous donnent un coup de pouce au combat. Elles peuvent vous régénérer automatiquement, augmenter les chances qu’un coup vous manque, sauter sur plusieurs ennemis d’un coup, entre autres capacités.

Tout cela est follement amusant et nécessite beaucoup de doigté pour passer à travers les territoires et obtenir les fameuses Gemmes étoile. Nous avons l’habitude de tout ratisser dans un jeu, mais cette manie devient cependant un handicap quand on choisit de se frotter à tous les ennemis sur notre chemin. Certains, les plus faibles surtout, ne représentent pas un défi intéressant après quelques reprises et vont surtout ralentir votre progression. Il vaut mieux tenter de les contourner, sous peine d’une grave lassitude tant ces combats peuvent devenir répétitifs.

Mais les découvertes qui suivent les affrontements, elles, en valent la peine.

Paper Mario : The Thousand-Year Door

  • Éditeur : Nintendo
  • Prix : 79,99 $
  • Sortie : 23 mai 2024

Note : 8 sur 10

Essayé sur une Nintendo Switch avec une copie fournie par Nintendo

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