(San Francisco) Facebook a demandé à l’Université de New York (NYU) de mettre fin à un projet de recherche sur ses pratiques en termes de ciblage des publicités politiques, parce qu’il enfreint son règlement en collectant les données des utilisateurs de la plateforme.

« Il y a une semaine, Facebook m’a envoyé une lettre pour nous demander de retirer [l’extension] AdObserver et de supprimer nos données », a tweeté vendredi Laura Edelson, étudiante en thèse et chercheuse du NYU Ad Observatory (« observatoire de la publicité »).

À 10 jours des élections américaines, le géant des réseaux sociaux est plus que jamais scruté et critiqué pour son rôle dans la campagne et la façon dont différents groupes politiques se servent des outils à leur disposition sur Facebook pour influencer des électeurs.

« Le public a le droit de savoir comme les pubs politiques sont ciblées, donc nous n’obéirons pas à cette requête », poursuit Laura Edelson avant d’inviter chacun à installer AdObserver via un lien.

L’extension (« plugin ») peut être installée sur un navigateur internet et copie les publicités vues sur Facebook dans une base de données publique, à des fins de transparence et de recherche sur le ciblage publicitaire, c’est-à-dire quels profils sont visés par quels types d’annonces.

« Nous avons informé NYU il y a des mois qu’un projet de récolte des informations Facebook des gens enfreignait nos règles » a répondu Joe Osborne, un porte-parole du groupe.

« Notre bibliothèque publicitaire, consultée par 2 millions de personnes tous les mois, y compris NYU, fournit plus de transparence sur les publicités politiques que la télévision, la radio ou toute autre plateforme numérique », a-t-il continué.

L’entreprise californienne, après s’être montrée très permissive en la matière, a largement durci ses règles en matière de publicités politiques depuis un an.

Elle a notamment interdit les tentatives de sape du processus électoral, ou certaines déclarations racistes ou xénophobes.

Aucune nouvelle publicité politique ne pourra être diffusée sur ses plateformes dans la semaine précédant l’élection, et toutes les publicités sur des sujets de société ou de politique seront interdites aux États-Unis à la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre.

Mais « nos analyses montrent que les algorithmes de transparence de Facebook sont faillibles et laissent régulièrement passer des pubs politiques, qui ne sont alors pas incluses dans les archives », a indiqué Laura Edelson sur le site du projet.

Facebook a donné jusqu’à fin novembre à NYU pour mettre fin à ce projet, sans préciser les conséquences dans le cas contraire.