(Montréal) La pandémie de COVID-19 a déjà bousculé les habitudes d’achat en ligne des consommateurs, qui risquent d’être encore plus nombreux à se tourner vers le web pour effectuer leurs emplettes si la crise perdure, suggèrent des données publiées mardi par le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO).

Parallèlement à son enquête « NETendances 2019 », l’organisme de recherche sans but lucratif a également commandé un sondage afin d’avoir une idée du portrait au moment où la propagation du nouveau coronavirus confine les Québécois à la maison.

Le coup de sonde réalisé en ligne par la firme BIP Recherche auprès de 1000 internautes entre le 25 et le 29 mars a révélé que 28 % des répondants avaient effectué davantage d’achats en ligne en raison de la propagation du nouveau coronavirus, une proportion qui pourrait atteindre 60 % si l’on continue de recommander la distanciation sociale.

« Actuellement, c’est surtout en ce qui a trait aux achats quotidiens que l’on observe un changement, a expliqué la directrice principale, recherche marketing au CEFRIO, Claire Bourget, au cours d’un entretien téléphonique. Les gens sont davantage portés à modifier leurs habitudes. »

D’ailleurs, plus d’un reportage a démontré que les sites web de chaînes d’alimentation ont été submergés par la demande de consommateurs qui souhaitaient faire leur épicerie en ligne avant de la faire livrer à leur domicile.

Chez les consommateurs qui réalisent davantage d’emplettes en ligne, une proportion de 79 % souhaite effectuer des achats auprès des commerçants locaux. Mme Bourget a indiqué que les femmes étaient plus sensibles à l’achat local.

« C’est 83 % chez les femmes contre 74 % chez les hommes, a-t-elle dit. Pourquoi ? On ne le sait pas, mais elles ont définitivement ce souci-là. »

Toutefois, en 2019, le géant Amazon continuait à avoir la cote auprès des consommateurs québécois, puisque plus du tiers des adultes québécois ont mentionné « faire mensuellement au moins un achat en ligne » sur ce site. Quelque 12 % des adultes québécois étaient membres d’Amazon Prime.

Au cours de la dernière année, les achats en ligne effectués par les adultes québécois ont totalisé 12,45 milliards, en hausse de 19 % par rapport à l’année précédente, et ce, même si le pourcentage de consommateurs ayant opté pour le web est demeuré stable, à 63 %.

Le portrait brossé par le CEFRIO pour 2019 a également relevé que passé l’âge de 55 ans, les cyberacheteurs sont moins nombreux. Alors que 74 % des 45 à 54 ans ont effectué un achat sur le web, cette proportion chute à 48 % chez les 55 à 64 ans.

Est-ce que la pandémie de COVID-19 pourrait stimuler le magasinage en ligne dans cette tranche d’âge ?

« J’aurais tendance à dire oui, a répondu Mme Bourget. Ces personnes peuvent par exemple se faire aider par un membre de leur famille. Les 55 ans et plus sont nombreux à utiliser des tablettes et d’autres appareils. Tout ce qu’il leur reste à faire, c’est de savoir comment (acheter en ligne). »

Selon l’enquête, la valeur moyenne du panier d’achats s’est établie à 318 $ en 2019, en hausse de 9 % sur un an.

Les 35 à 44 ans se tournent de plus en plus vers le commerce en ligne, puisque 81 % d’entre eux ont affirmé avoir réalisé un achat sur l’internet l’an dernier, comparativement à 74 % en 2018.

L’enquête du CEFRIO en quelques chiffres

38 % : Proportion des achats en ligne représentés par la catégorie des vêtements, chaussures, bijoux et accessoires — la plus populaire.

80 % : Taille de l’échantillon ayant signifié que le principal critère pour réaliser des achats en ligne était l’absence de frais de livraison.

71 % : Proportion des internautes ayant consulté la disponibilité des articles en magasin avant de s’y rendre.

27 % : Internautes sondés ayant indiqué ne pas avoir réalisé d’achats en ligne.