(Bruxelles) La Commission européenne a ouvert une enquête préliminaire pour vérifier si le géant informatique Google n’abuse pas de sa position dominante afin de favoriser son service de recherche d’emploi « Google for Jobs » au détriment de ses concurrents, a-t-elle indiqué mercredi.

« En ce qui concerne “Google Jobs”, notre enquête préliminaire se poursuit », a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’exécutif européen, après des commentaires mardi sur ce service de la commissaire européenne chargée de la concurrence, Margrethe Vestager.

La porte-parole s’est refusée à anticiper le moment où l’enquête pourrait aboutir. Si elle s’avérait concluante, elle pourrait conduire à l’ouverture d’une « enquête approfondie », une procédure formelle à l’issue de laquelle Google peut être condamné à payer une amende.

« Depuis le lancement (de “Google for Jobs”, NDLR), nous avons fait un certain nombre de changements pour répondre aux réactions en Europe », a réagi un porte-parole de Google, interrogé par l’AFP.

« Trouver un emploi peut être difficile, c’est pourquoi nous avons travaillé avec des fournisseurs d’emplois pour créer une meilleure expérience de recherche d’emploi », a-t-il expliqué.

Le géant californien a déjà été épinglé à trois reprises par l’exécutif européen, à chaque fois pour abus de position dominante : en juin 2017 pour son service « Google Shopping » (2,42 milliards d’euros d’amende), en juillet 2018 avec son système gratuit d’exploitation pour téléphone Android (4,34 milliards d’euros) et en mars concernant sa régie publicitaire AdSense (1,49 milliard d’euros).

Margrethe Vestager a mis en garde mardi lors d’un discours à Berlin contre les plateformes comme Google qui « agissent à la fois en tant que joueur et arbitre ».

« Il y a là un conflit d’intérêts évident, une tentation évidente d’ajuster le fonctionnement de la plateforme, de favoriser ses propres services avant les autres », avait-elle ajouté, comme Google l’a fait « lorsqu’il a utilisé la puissance de son moteur de recherche pour favoriser son propre service de comparaison » Google Shopping.

« Nous cherchons actuellement à savoir si la même chose s’est produite dans d’autres secteurs d’activité de Google, comme le secteur de la recherche d’emploi connu sous le nom de “Google for Jobs” », a-t-elle précisé.

La porte-parole de la Commission a précisé que le cas « Google Shopping » offrait à Bruxelles « un cadre pour examiner également d’autres services de recherche spécialisés », comme « Google jobs » et « local search ».

« Ce que la Commission a constaté, c’est que ces différents services spécialisés ont des points communs, mais aussi des différences importantes. Nous devons examiner chacun de ces services individuellement », a-t-elle ajouté.