(New York) Les indices majeurs de Wall Street ont terminé à l’équilibre ou en hausse, jeudi, sur un marché rassuré par un nouvel indicateur d’inflation qui a fait contrepoint à celui, inquiétant, de la veille, même si le calendrier des baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) reste très incertain.

Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (-0,01 %), l’indice NASDAQ a pris 1,68 % et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,74 %.

Les indices ont longtemps hésité avant de prendre de la hauteur en fin de séance.

« Quand vous regardez (l’indice de prix à la production) PPI », publié jeudi, « il n’y a pas eu de grosse surprise », a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. « Donc le fait que le marché monte à ce point relève davantage du soulagement que cela n’ait pas été pire que prévu. »

L’indice PPI des prix de gros a augmenté de 0,2 % sur un mois en mars, soit moins que les 0,3 % attendus par les économistes. Ce rapport faisait suite à celui de l’indice des pris à la consommation CPI, mercredi, dans lequel les prix avait surpris à la hausse.

Le PPI « laisse présager de moindres pressions inflationnistes dans les mois à venir », a estimé, dans une note, José Torres, d’Interactive Brokers, car les prix à la production sont considérés comme un indicateur avancé.

Pour autant, sur un an, l’indice PPI affiche une hausse de 2,1 %, au plus haut depuis près d’un an (avril 2023).

« Il y a des signes de désinflation en de nombreux endroits, mais le dernier kilomètre va être le plus difficile », a prévenu Jamie Cox, d’Harris Financial Group.

Le marché obligataire ne s’y est pas trompé et s’est encore un peu tendu, après le raidissement brutal de mercredi. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans a inscrit un nouveau sommet de près de cinq mois, à 4,59 %.

Le repli des obligations souveraines, dont le prix évolue en sens opposé de leur taux, tient aussi à un regain d’appétit pour le risque ainsi qu’aux résultats, jugés décevants, d’une importante émission de bons du Trésor à 30 ans.

La place new-yorkaise a maintenant le regard tourné vers la saison des résultats, qui commence vendredi avec une volée de financières, dont JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup.

« Cela pourrait aider les actions au jour le jour », au gré des publications, « mais nous ne saurons pas dire si les résultats sont (globalement) meilleurs qu’attendu avant plusieurs semaines », a indiqué Tom Cahill.

Dans un climat d’appétit pour le risque, plusieurs valeurs défensives, c’est-à-dire considérées comme des refuges, ont souffert, notamment l’assureur santé UnitedHealth (-1,85 %), de loin la première pondération du Dow Jones (7,7 % de l’indice).

La chaîne de bricolage Home Depot (-0,91 %), l’assureur dommage Travelers (-1,77 %) et Boeing (-0,73 %) ont aussi fini en négatif.

L’avionneur a touché, en séance, son plus faible cours depuis 16 mois.

Boeing est toujours lesté par les accusations d’un ingénieur qui reproche au constructeur d’avoir pris des libertés avec les impératifs de sécurité lors de l’assemblage d’appareils 787 Dreamliner et 777.

La banque Morgan Stanley a été chahutée (-5,25 %) après que le Wall Street Journal a fait état de plusieurs enquêtes fédérales concernant les pratiques de sa filiale de gestion de fortune en matière de lutte contre le blanchiment.

Amazon (+1,67 %) a enregistré un nouveau record absolu en séance, après que le directeur général, Andy Jassy, s’est dit confiant dans la possibilité de faire baisser encore les coûts du géant du commerce en ligne et de l’informatique à distance.

Apple (+4,33 %) a été porté par une note des analystes de JPMorgan, selon lesquels des fonds alternatifs (hedge funds) s’intéressent au groupe à la pomme, voyant une opportunité d’achat dans la récente contre-performance du titre en Bourse.