(New York) La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée, mardi, toujours coincée dans des marges resserrées, signe d’un marché prudent qui attend la publication d’un indicateur d’inflation crucial, mercredi.

Le Dow Jones a fini proche de l’équilibre (-0,02 %), l’indice NASDAQ a glané 0,32 % et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,14 %.

« Le marché évolue en dents de scie », a relevé Jack Ablin, de Cresset Capital, évoquant une séance qui a ressemblé, presque trait pour trait, à celle de la veille, avec une ouverture dans le vert suivie d’oscillations modérées.

« Tout le monde attend le rapport sur l’inflation, demain », a expliqué l’analyste, en référence à l’indice de prix CPI.

Les économistes tablent sur un ralentissement de l’inflation en mars par rapport à février, à 0,3 % sur un mois contre 0,4 % précédemment, mais prévoient, en revanche, une accélération sur un an, à 3,4 % contre 3,2 %.

« Cela va nous aider à déterminer la trajectoire de la Fed (banque centrale américaine) », a anticipé Jack Ablin. « Un chiffre supérieur aux attentes pourrait repousser la première baisse de taux à l’an prochain. »

La prudence était de mise lors de cette séance d’attente, et bon nombre d’investisseurs se sont réfugiés vers les actifs jugés les plus sûrs, en premier lieu les obligations souveraines.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans, qui évolue en sens opposé de leurs prix, a reculé à 4,35 %, contre 4,42 % la veille en clôture.

À la cote, les valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, ont été prisées, qu’il s’agisse du conglomérat industriel 3 m (+0,74 %), de l’équipementier sportif Nike (+1,11 %) ou de Procter & Gamble (+0,40 %).

Mais ce mouvement n’a pas été suffisant pour maintenir hors de l’eau le Dow Jones, plombé par les financières, d’American Express (-1,91 %) à Visa (-0,37 %), en passant par JPMorgan Chase (-0,67 %), dont le patron, Jamie Dimon, a averti, lundi, que l’économie américaine pourrait connaître quelques turbulences dans les mois à venir, rompant avec le scénario dominant d’un atterrissage en douceur.

Ailleurs, Boeing a été chahuté (-1,89 %) après avoir rapporté n’avoir livré que 83 avions au premier trimestre, contre 130 un an plus tôt.

Par ailleurs, le New York Times a révélé que le régulateur américain de l’aviation civile, la FAA, avait ouvert une enquête sur l’assemblage des 787 Dreamliner et 777, après avoir été contactée par un employé de l’avionneur.

La compagnie ferroviaire Norfolk Southern (+1,25 %) a profité d’un accord conclu pour solder une action collective relative au déraillement d’un train de marchandises contenant des produits chimiques nocifs, en février 2023. Le groupe d’Atlanta va verser 600 millions de dollars aux riverains, dont certains avaient dû être évacués.

Tesla a progressé (+2,25 %) après avoir conclu un accord amiable avec la famille d’un ingénieur d’Apple mort dans un accident de la route, moyennant un versement dont le montant n’a pas été révélé. Les proches affirmaient que le système d’assistance à la conduite avait dysfonctionné et était partiellement responsable de l’accident.

Cet accord évite au constructeur automobile un procès qui aurait été l’occasion de revenir en détail sur le logiciel d’assistance à la conduite de Tesla, « Autopilot », objet de plusieurs procédures judiciaires.

Alphabet (+1,28 %) a été soutenu par l’annonce du lancement de sa nouvelle puce, baptisée Axion, développée en collaboration avec le britannique Arm et destinée aux centres de stockage de données et au développement de l’intelligence artificielle (IA).

Géants de l’informatique à distance (cloud computing) et des semi-conducteurs sont lancés à la poursuite de Nvidia (-2,04 %), qui s’est positionné comme leader des puces nécessaires à l’IA générative.

Moderna a bondi (+6,19 %) après la publication de résultats cliniques positifs sur un nouveau vaccin qui, combiné à l’anti-cancéreux Keytruda du laboratoire Merck (+0,12 %), vise à traiter certaines tumeurs de la tête et du cou.