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Comment fonctionne la synchronisation du titre d’une entreprise qui se négocie par exemple à la fois à la Bourse de Toronto et sur le NASDAQ ou la Bourse de New York ? La courbe d’évolution du prix sur chacun des marchés est presque toujours identique alors que les volumes de transactions ne sont pas exactement les mêmes. – François Leblanc

Les exemples de grandes entreprises québécoises dont le titre peut être acheté et vendu à la fois sur le marché canadien et américain sont nombreux. C’est le cas notamment de Gildan, CGI, CAE, Lightspeed, Nuvei, Lion et d’autres.

La synchronisation des prix s’opère naturellement avec les achats et les ventes réalisés par les investisseurs. Ce n’est toutefois pas toujours un prix exactement équivalent qui est affiché.

La plupart des investisseurs ont accès tant au marché canadien qu’au marché américain. En ayant une vue sur ces deux marchés, les investisseurs sont en mesure de voir la cotation d’un symbole donné qui est intercoté au Canada et aux États-Unis, et de normaliser celle-ci en fonction de la devise, dit la porte-parole de la Bourse de Toronto, Catherine Kee.

Les investisseurs se spécialisant dans ce type de transactions sont appelés des arbitragistes. Ils travaillent généralement pour de grandes entreprises et utilisent des ordinateurs et des algorithmes rapides et puissants qui tiennent compte des taux de change. Les occasions doivent souvent se saisir en une fraction de seconde et ne peuvent généralement être identifiées et exploitées qu’à l’aide de logiciels poussés. Le travail des arbitragistes est important dans le sens où il contribue à améliorer l’efficacité des marchés financiers.

Lorsqu’ils remarquent un écart de cours, les investisseurs peuvent acheter le titre sur un marché et, simultanément, le vendre sur l’autre. Cette opération constitue ce qu’on appelle de l’arbitrage de titres interlistés.

Catherine Kee, porte-parole de la Bourse de Toronto

« Cette pratique contribue à maintenir une cohérence de la négociation entre ces marchés. Étant donné que de nombreux investisseurs surveillent les possibilités d’arbitrage, celles-ci sont habituellement très minces et les écarts se corrigent rapidement. »

Il s’agit en quelque sorte d’identifier des « inefficacités » dans le marché et de tenter d’en profiter. Il n’est pas impossible d’y arriver, mais ces occasions sont difficiles à identifier.

À titre d’exemple, prenons l’action de l’entreprise Électrique Lion qui se négocierait à 2,40 $ à la Bourse de Toronto à un moment donné alors qu’au même moment, l’action se négocierait à une valeur non équivalente à la Bourse de New York en tenant compte du taux de change.

Un investisseur pourrait acheter l’action de Lion sur une des deux places boursières et vendre immédiatement les mêmes actions sur l’autre Bourse en réalisant au passage un profit sur l’écart de valeur. Cet investisseur pourrait exploiter ce filon jusqu’à ce que l’occasion disparaisse.

Les firmes spécialisées en arbitrage vont parvenir à rentabiliser leurs transactions au volume en réalisant des profits qui peuvent souvent se calculer en fractions de cent par action.

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