Malgré une dernière séance plutôt calme, vendredi, les principales Bourses du monde ont complété la dernière ligne droite de l’année 2023 avec des rebonds de valeur qui, après un épisode baissier en mi-année, les ont ramenées tout près de leurs sommets antérieurs.

Aux États-Unis, l’indice S&P 500, le plus représentatif de la Bourse américaine, a terminé l’année à quelques points de son sommet de 4796 points établi en janvier 2022. Sur toute l’année 2023, le S&P 500 s’affiche en hausse de 24 % après un redressement d’une vigueur étonnante depuis deux mois.

Au Canada, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a clos sa dernière séance de 2023 avec un gain minime de 0,1 % à 20 989 points.

Sur toute l’année 2023, l’indice phare de la Bourse canadienne a progressé de 11 %, mais il demeure encore sous son record de 22 000 points établi en mars 2022.

En Europe, les indices boursiers ont progressé légèrement vendredi pour embellir un peu plus leur bilan de 2023.

Sur l’année, les principaux indices paneuropéens Euro Stoxx 50 (en hausse de 19 %) et Stoxx 600 (en hausse de 12 %) signent tous deux leur troisième performance en 10 ans.

À Londres, l’indice FTSE 100 est resté en retrait, ne signant qu’une progression de 3,7 % sur l’année 2023.

En Asie, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a connu un rebond de 28 % en 2023, sa meilleure performance annuelle depuis dix ans.

En revanche, à Hong Kong, l’indice Hang Seng a subi une quatrième année de déclin, à moins 13 %, alors que les investisseurs continuaient de bouder la Chine.

« Le marché boursier s’est plutôt bien comporté en fin d’année malgré l’incertitude économique et géopolitique élevée », a résumé Brendan Caldwell, président et chef de la direction de la firme torontoise Caldwell Investment Management, en entrevue à la chaîne d’information boursière BNN Bloomberg.

« D’une part, les bénéfices d’entreprises meilleurs que prévu ont soutenu la dynamique positive du marché. D’autre part, l’optimisme des investisseurs a été soutenu par la perception croissante selon laquelle la Réserve fédérale américaine (Fed) a été capable de mater l’inflation, mais sans provoquer de véritable récession. Ce qui pourrait ouvrir la porte vers une réduction des taux d’intérêt durant les premiers mois de 2024. »

Plus vulnérables ?

Sur cette lancée, quelle perspective pour le début d’année 2024 ? De l’avis des gestionnaires de fonds d’investissement à la Banque Royale, les marchés boursiers ont augmenté si rapidement depuis deux mois qu’ils seraient très vulnérables à un repli si l’économie américaine devait glisser en récession, même légère.

La probabilité d’un tel ralentissement économique est encore d’environ 70 % malgré les prévisions de plus en plus fréquentes d’un « atterrissage en douceur », avertit l’économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs, Eric Lascelles, dans les récentes perspectives d’investissement de cette filiale de la Banque Royale.

Les prévisions d’un atterrissage en douceur sont basées sur les données montrant que l’inflation ralentit, suggérant du coup que la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales seront bientôt en mesure d’abaisser les taux d’intérêt.

Or, souligne Eric Lascelles, même si des réductions de taux devaient avoir lieu en 2024, l’économie mondiale n’a pas encore absorbé pleinement l’impact de près de deux années de resserrement de la politique monétaire. Historiquement, le délai moyen entre la première hausse des taux aux États-Unis et le début de la récession est d’environ 27 mois.

« Le risque de récession a légèrement diminué, certes, mais la forte poussée des valeurs en Bourse suggère plutôt que ce risque de récession aurait diminué de façon remarquable », a souligné Eric Lascelles en entrevue à l’agence d’information financière Bloomberg.

« L’indice S&P 500 [de la Bourse américaine] termine l’année en hausse d’environ 25 %, après une hausse stupéfiante de 14 % depuis début novembre. Cette hausse repose surtout sur des attentes d’une augmentation considérable des prochains bénéfices d’entreprises, ce qui n’est vraiment réalisable que dans un scénario idéal d’atterrissage en douceur de l’économie. »

Avec l’Agence France-Presse, La Presse Canadienne et BNN Bloomberg