(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, sur un marché bien disposé, qui est resté favorablement orienté et ne s’est pas ému outre mesure de la communication nuancée du géant des semi-conducteurs Nvidia.

Le Dow Jones a gagné 0,53 %, l’indice NASDAQ a pris 0,46 % et l’indice élargi S&P 500 a engrangé 0,41 %.

« Lorsqu’il n’y a pas beaucoup de volume et pas beaucoup d’infos non plus, le plus sûr est de s’attendre à ce que le marché monte. Et c’est ce qui s’est passé », a commenté Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.

Nombre d’opérateurs manquaient en effet à l’appel, à la veille du jour férié de Thanksgiving aux États-Unis, ce qui a limité les échanges.

« Le marché est orienté vers le haut en ce moment et il voulait monter, aujourd’hui », a jugé Steve Sosnick. « Et même si les nouvelles de Nvidia n’ont pas suffi à faire progresser le titre, elles ont été jugées suffisamment bonnes pour que la place avance, dans son ensemble. »

Le fabricant de cartes graphiques, indispensables à la création d’interfaces comme la plateforme d’intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT, a encore largement surpassé les projections du marché lors de son troisième trimestre comptable et a publié des prévisions très supérieures à celles des analystes pour la période en cours.

Pour Derren Nathan, analyste d’Hargreaves Lansdown, les investisseurs « font une pause » sur Nvidia (-2,46 %), le temps d’appréhender les conséquences pour l’entreprise des nouvelles restrictions à l’exportation vers la Chine imposées par le gouvernement américain.

Mardi, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, la directrice financière de Nvidia, Colette Kress, a admis que ces restrictions auraient « un effet négatif » sur le chiffre d’affaires du groupe en Chine, tout en affirmant qu’il serait « plus que compensé par une forte croissance dans d’autres régions ».

« Si les résultats (de Nvidia) avaient été conformes aux attentes, l’action aurait vraiment eu une très mauvaise journée », a relativisé Steve Sosnick. Le titre Nvidia avait pris 25 % entre fin octobre et lundi.

Pour cet analyste, Wall Street a également été encouragée par une autre valeur phare de l’IA, Microsoft (+1,28 %), dans le vert après l’annonce, dans la nuit de mardi à mercredi, du retour de Sam Altman à la tête d’OpenAI.

La firme de Redmond (État du Washington) détient 49 % du créateur de l’interface d’intelligence artificielle générative ChatGPT.

D’autres titres dont l’activité est intimement liée à l’intelligence artificielle étaient recherchés, comme C3 AI (+1,02 %), éditeur de logiciels intégrant l’IA, ou Meta (+1,34 %), qui a développé son propre modèle d’IA générative.

Les autres grands noms des puces électroniques, que ce soit AMD (+2,82 %) ou Qualcomm (+0,38 %), ont profité du fléchissement de leur rival.

Wall Street a profité aussi d’une éclaircie sur plusieurs fronts, avec la stabilisation des taux obligataires et le repli des cours du pétrole.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans est ressorti à 4,40 %, contre 4,39 % la veille en clôture.

À la cote, le constructeur de tracteurs et engins de chantier Deere a dérapé (-3,11 %), malgré des résultats trimestriels très au-dessus des attentes. Le groupe de Moline (Illinois) a été sanctionné pour ses prévisions de bénéfice sur son exercice comptable 2024, durant lequel il anticipe une normalisation des ventes.

La Bourse de Toronto aussi en hausse

Le principal indice boursier canadien a enregistré un gain mercredi, les pertes du secteur de l’énergie ayant pesé sur l’indice, tandis que les marchés américains ont progressé.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a clôturé en hausse de 3,99 points, soit 0,02 %, à 20 113,96 points.

« La journée d’aujourd’hui a été assez calme et ce n’est pas complètement inattendu à l’approche du week-end de l’Action de grâce aux États-Unis », a souligné Kathrin Forrest, spécialiste des investissements en actions chez Capital Group.

Cependant, les nouvelles données économiques publiées aux États-Unis sur les attentes d’inflation des consommateurs et les demandes de prestations d’assurance-emploi ont contribué à dépeindre l’incertitude persistante sur les taux, a-t-elle déclaré.

Les investisseurs continuent de s’attendre à ce que les banques centrales commencent à réduire leurs taux au milieu de l’année prochaine, selon Mme Forrest.

« Il y a toujours du bruit à ce sujet et nous constatons certainement de la volatilité à mesure que nous regardons un peu plus loin sur la courbe », a-t-elle observé.

« La volatilité des taux est quelque chose que nous continuons de constater. »

Jusqu’à présent, novembre a été nettement plus positif pour les actions qu’octobre, notamment grâce à un ralentissement des taux à long terme, a indiqué Mme Forrest.

« Les rendements américains sur 10 ans ont considérablement baissé au cours du mois de novembre. Et cela tend à être utile pour les marchés en général », a-t-elle précisé.

Les données publiées vers la fin octobre ont amené les acteurs du marché à avoir davantage confiance dans la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie, selon elle.

Dans un discours prononcé mercredi, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que la hausse des taux atténuait les pressions sur les prix dans l’ensemble de l’économie. Il a ajouté que l’inflation ne pouvait pas être combattue de façon timide.

« Ce que je retiens le plus, c’est que la Banque du Canada cherche à maintenir le cap et à continuer de dépendre des données », a analysé Mme Forrest.

Les actions de Nvidia étaient en baisse mercredi, même si la société a annoncé de solides bénéfices pour le dernier trimestre.

La hausse des stocks commerciaux de pétrole brut aux États-Unis a exercé une pression à la baisse sur le pétrole mercredi, a noté Mme Forrest, dans un contexte d’incertitude plus large concernant ce produit.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,87 cents US, en baisse par rapport à celui de 73,00 cents US de mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a cédé 67 cents US à 77,10 $ US le baril, alors que celui du gaz naturel a gagné de 4 cents US à 3,03 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a perdu 8,80 $ US à 1992,80 $ US l’once et celui du cuivre a diminué de 5 cents US à 3,76 $ US la livre.

Rosa Saba, La Presse Canadienne