(Paris) Les Bourses mondiales ont fini en nette hausse, en particulier Wall Street, rassurées par le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et en zone euro, clôturant un semestre marquée par une économie résiliente malgré les hausses de taux des banques centrales.

À la clôture, Paris a gagné 1,19 %, Francfort 1,26 % et Londres 0,80 %.

Entre le 1er janvier et le 30 juin, Paris a gagné 14,31 %, Francfort 15,98 %, mais Londres a marqué une moindre progression sur le semestre, avançant de seulement 1,07 %.

La place britannique « a été pénalisée par l’économie chinoise, qui a beaucoup déçu, alors que [son] indice est composé de beaucoup de matières premières », secteur sensible au marché chinois, explique Sophie Chauvellier, gérante de Dorval AM.

À Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,84 %, le S&P 500 a grimpé de 1,23 % et le NASDAQ, indice boursier à forte coloration technologique, a pris 1,45 %. La cadence de progression pour un premier semestre est la meilleure depuis 2019 pour le S&P 500 et depuis 1983 pour le NASDAQ.

« Le premier semestre a été assez chahuté, mais à la fin on arrive avec une économie américaine qui a démenti les anticipations les plus pessimistes et une désinflation qui se matérialise et continue de se confirmer », décrit Sophie Chauvellier.

Au cours de la séance de vendredi, les marchés ont accueilli avec enthousiasme les chiffres de l’inflation aux États-Unis, qui a ralenti en mai, tant sur un an que sur un mois, selon l’indice PCE publié par le département du Commerce, qui est privilégié par la Réserve fédérale (Fed).

L’inflation américaine s’est ainsi établie à 3,8 % sur un an en mai contre 4,3 % le mois d’avant.

Depuis mars 2022, la banque centrale américaine a rehaussé son principal taux directeur dix fois de suite dans l’objectif de ralentir l’inflation et de la ramener à terme autour des 2 %. Après avoir marquée une première pause dans cette série de hausses en juin, Jerome Powell, le patron de la Fed, n’a toutefois pas exclu cette semaine que l’institution monétaire procède à deux nouvelles hausses des taux, éventuellement consécutives.

« On pensait que le resserrement des conditions financières allait avoir un impact plus fort sur l’économie, mais c’était sans compter sur la résilience du marché du travail aux États-Unis, avec un taux de chômage très faible », poursuit Sophie Chauvellier.

En Europe, le taux d’inflation annuel de la zone euro a continuer de baisser en juin, tombant à 5,5 % après 6,1 % en mai, grâce à un net reflux des prix de l’énergie, a annoncé vendredi Eurostat.

Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable en mai à 6,5 % de la population active, à son plus bas niveau historique comme en avril, selon les données publiées vendredi par Eurostat, un autre signe de la résistance de l’économie.

« La perspective d’une récession est repoussée au début de l’année 2024, désinflation et résilience de l’économie composent un cocktail positif pour les marchés actions », ajoute Sophie Chauvellier.

Apple, 3000 milliards de dollars de valorisation

Profitant de l’enthousiasme du NASDAQ, Apple, qui est déjà le groupe le plus important de la planète boursière, a pour la première fois clôturé au-dessus de la barre des 3000 milliards de capitalisation.

Il fallait que le titre dépasse 190 dollars pour atteindre cette valorisation. Il a terminé sur un bond de 2,31 % à 193,97 dollars soit une capitalisation de 3051 milliards de dollars.

Ailleurs à la cote, tous les grands noms de la technologie ont eu le vent en poupe. Du côté des processeurs, Nvidia a grimpé de 3,63 % et AMD de 2,40 %. Meta et Amazon ont gagné presque 2 %.

En Europe, STMicroelectronics a gagné 2,15 % et Capgemini 2,24 % à Paris. A Francfort Infineon a gagné plus de 3 %.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole ont pris de la hauteur, soutenus par la perspective d’une possible prolongation des réductions de production de l’Arabie saoudite au-delà de juillet, ainsi que par de bons indicateurs macroéconomiques.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c’était le dernier jour de cotation, a gagné 0,75 %, pour clôturer à 74,90 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, il s’est apprécié de 1,11 %, à 70,64 dollars. C’est la première fois depuis sept séances que le WTI clôture au-dessus de 70 dollars.

L’euro gagnait 0,41 % à 1,0909 dollar.

Le bitcoin était stable à 30 413 dollars à 16 h 45 (heure de l’Est).