(New York) La Bourse de New York a terminé en baisse lundi, plombée par la technologie, alors que le Dow Jones a tenté de se stabiliser dans un marché peu actif, après plusieurs séances de repli.

L’indice Dow Jones, en hausse une bonne partie de la séance, a cédé 0,04 % à 33 714,71 points. Le NASDAQ, à dominante technologique, a perdu 1,16 % à 13 335,78 points et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,45 % à 4328,82 points.

Pour Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities, « la rébellion en Russie a eu très peu d’impact sur le marché, car elle n’a pas duré longtemps ». « Néanmoins c’est un facteur géopolitique qui va rester en suspens quelque temps », a-t-il ajouté.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, auteur d’une mutinerie avortée qui a duré 24 heures à partir de vendredi soir, avait promis de « libérer le peuple russe » en visant notamment le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d’état-major russe Valéri Guérassimov, qu’il accuse d’avoir sacrifié des milliers d’hommes en Ukraine.

M. Prigojine a mis fin à sa rébellion samedi soir, en échange d’une immunité pour lui et ses hommes.

Selon Laura McCandless de Schaeffer, cette brève rébellion en Russie « restait à l’esprit des investisseurs » lundi.

Le volume d’échanges a été faible, en l’absence d’indicateurs importants.  

En revanche, mercredi, les investisseurs vont guetter les propos du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui s’exprimera au forum organisé par la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra, au Portugal. M. Powell parlera aussi en Espagne jeudi.

Du côté des nouvelles macro-économiques, la confiance des consommateurs aux États-Unis sera jaugée mardi pour le mois de juin, avant la publication de la mesure préférée de la Fed pour évaluer l’inflation, l’indice PCE, qui sera dévoilé vendredi pour le mois de mai.  

Les marchés auront aussi une indication sur l’allant du consommateur, moteur de la croissance américaine, avec l’évolution des revenus et surtout des dépenses des ménages pour mai.

Sur le plan des valeurs, une grosse moitié des 11 secteurs ont conclu dans le vert à commencer par le secteur immobilier (+2,21 %) et l’énergie (+1,71 %), alors que les cours du pétrole ont terminé légèrement dans le vert attentifs à la situation géopolitique avec la Russie.

L’action Tesla a assombri l’humeur du NASDAQ. Dégradé par Goldman Sachs, le titre a chuté de 6,06 % à 241,05 dollars.

La plupart des grands noms du secteur technologique ont suivi à la baisse, d’Alphabet (Google, -3,19 %) également mal noté par une banque, à Meta (Facebook, -3,55 %). Microsoft et Netflix ont lâché presque 2 %.

Nvidia, la coqueluche du secteur de l’intelligence artificielle (IA), a aussi terminé en fort recul (-3,74 % à 406,32 dollars).

IBM en revanche a gagné 1,48 % à 131,34 dollars, après avoir annoncé son intention de racheter la compagnie de logiciels Apptio spécialisée dans le cloud (informatique à distance) et l’IA pour 4,6 milliards de dollars.

Le fabricant de vaccins Moderna a grimpé de 1,61 % à 120,41 dollars, profitant d’une meilleure appréciation du potentiel de la valorisation du groupe par la banque UBS.  

Le laboratoire Pfizer par contre a chuté de 3,68 %, alors que le groupe a annoncé l’arrêt du développement d’un médicament expérimental contre l’obésité, le lotiglipron, qui semble avoir une mauvaise incidence sur le foie.  

Les banques régionales ont bien résisté, menées par PacWest (+4,01 % à 7,52 %), recherchée après avoir cédé un portefeuille de prêts de 3,5 milliards de dollars à Ares Management. Western alliance a gagné 2,14 % et Zions 1,80 %.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans étaient très légèrement en retrait à 3,72 % contre 3,73 % la veille.

La Bourse de Toronto

La vigueur du secteur de l’énergie a permis à l’indice de référence de la Bourse de Toronto de clôturer lundi en hausse de plus de 100 points, pendant que les grands indices américains terminaient la séance dans le rouge.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 169,09 points à 19 587,32 points.

Alors que l’activité était relativement lente lundi, à l’approche du long week-end de la semaine prochaine, tous les yeux seront rivés sur la publication, mardi, des plus récentes données sur l’inflation, a observé Kevin Headland, stratège en chef des placements chez Gestion de placements Manuvie.

« Il semble que le consensus soit qu’elle va être sensiblement inférieure, du moins en ce qui a trait à l’indice des prix à la consommation », a noté M. Headland.

Statistique Canada devrait publier mardi son rapport sur l’indice des prix à la consommation pour le mois de mai, fournissant la lecture la plus récente de l’inflation — et la dernière avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, le 12 juillet. La Banque de Montréal prévoit que l’inflation annuelle au Canada aura chuté d’un point de pourcentage complet pour s’être établie à 3,4 % en mai.

Si les prévisions se révèlent exactes, M. Headland a estimé que cela pourrait générer un certain optimisme quant à la possibilité que la Banque du Canada maintienne son taux directeur le mois prochain, plutôt que de l’augmenter de nouveau.

« Il y aura, je suppose, une approche attentiste », a-t-il affirmé.

« Cela peut être juste un signal que la Banque du Canada peut reprendre sa pause. En ce moment, c’est un peu un jeu de pile ou face. »

Plus tôt ce mois-ci, la Banque du Canada a relevé son taux d’un quart de point de pourcentage, pour le porter à 4,75 %, son niveau le plus élevé depuis 2001.

« Je pense que le TSX a probablement été un peu surpris que la Banque du Canada ait décidé de procéder à une autre hausse des taux lors de la dernière réunion », a estimé M. Headland, notant que les marchés pourraient également réagir si les prévisions d’une récession imminente se révélaient exactes dans les six prochains mois.

M. Headland a noté que le manque d’activité au sud de la frontière était probablement une réponse à l’incertitude entourant la direction de la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu son taux ce mois-ci.

« Il semble qu’il y ait une probabilité de près de (75 %) de voir la Réserve fédérale procéder à une autre hausse de taux, mais en fait (la prochaine décision est) dans un mois, donc il reste encore beaucoup d’informations à obtenir avant cette date. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 76,04 cents US, en hausse par rapport à celui de 75,76 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 21 cents US à 69,37 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a grimpé de 5 cents US à 2,89 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a pris 4,20 $ US à 1933,80 $ US l’once et celui du cuivre s’est déprécié de 1 cent US à 3,80 $ US la livre.

La Presse Canadienne