(New York) Les Bourses occidentales ont fini dans le vert jeudi, optimistes grâce à la baisse des tensions concernant les banques et après des chiffres encourageants sur l’inflation en Europe.

Les places européennes ont enchaîné une quatrième séance de hausse consécutive : Paris a pris 1,06 % et le Dax de Francfort a gagné 1,26 %. Ces deux indices reviennent tous les deux près de leur niveau d’avant le choc bancaire.

Londres a avancé de 0,74 % et Milan de 1,05 %. Sur les quatre premières séances de la semaine, elles gagnent entre 2,9 % et 4,4 %.

À New York, le Dow Jones a pris 0,43 % et l’indice NASDAQ 0,73 %, tandis que l’indice S&P 500 a progressé de 0,57 %, connaissant ainsi sa cinquième séance positive en six journées de Bourse.

Compte tenu du calendrier des données publiées jeudi et attendues vendredi, l’attention s’est tournée vers le thème principal des marchés depuis plus d’un an : l’inflation.

Premières bonnes nouvelles pour les investisseurs : elle a reculé sensiblement en Allemagne en mars, à 7,4 % sur un an, et à 3,3 % en Espagne, en raison d’un reflux des prix de l’énergie.

La France fera connaître son estimation vendredi, avec un repli attendu à 5,5 % sur un an par les analystes sondés par Factset. Eurostat publiera également son indicateur pour la zone euro.

Sur le marché obligataire, les taux des pays européens ont progressé jeudi, particulièrement sur les échéances à court terme, tandis que ceux des États-Unis sont plutôt stables.

Vendredi aux États-Unis sera également publié l’indice PCE, indicateur d’inflation de référence pour la banque centrale américaine (Fed). La croissance du PIB (produit intérieur brut) américain au quatrième trimestre 2022 a été révisée en baisse jeudi, pour la deuxième fois, à 2,6 % en rythme annualisé.

Autant en Europe qu’aux États-Unis, l’inflation reste largement au-dessus de l’objectif de 2 %, fixé par les banques centrales, ce qui pourrait les pousser à augmenter davantage leurs taux directeurs.  

« Des deux côtés de l’Atlantique, [la BCE et la Fed] sont en train de doser leur remontée des taux, pour éviter de rajouter un danger dans l’équilibre du secteur bancaire », estime Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink Finance.

La faillite de la banque américaine SVB et le rachat de la banque suisse en difficulté Credit Suisse par UBS ont été « une alerte non négligeable », selon lui. « Il y a une accalmie, mais cela peut repartir à tout moment », prévient l’expert.

Les actions des banques européennes ont poursuivi leur remontée. Les suisses UBS (+3,40 %) et Credit Suisse (+1,53 %) ont progressé. À Francfort, Deutsche Bank a gagné 1,73 % et Commerzbank 3,15 %. Société Générale a pris 3,20 % et BNP Paribas 2,17 % à Paris. La hausse a aussi été observée pour Unicredit (+1,50 %), Banco Sabadell (2,14 %) et Lloyds (+1,37 %).

À New York, la situation était plus tendue.

Plusieurs banques régionales, très scrutées ces dernières semaines, ont pris un éclat, à l’image des californiennes First Republic (-4,00 %) et Pacwest (-4,36 %), ou de Valley National (-3,63 %), maison mère du réseau Valley Bank, dont le siège est situé dans le New Jersey.

H & M parade en Bourse 

Le géant suédois de l’habillement H & M a fait mieux qu’attendu lors de son premier trimestre, en parvenant à annoncer jeudi un bénéfice net de 540 millions de couronnes (71 millions de dollars CAN), en progression sur un an, alors que les analystes prévoyaient de nouvelles pertes. L’action a bondi de 16,31 %.

À Londres, Ocado a pris 9,29 % et JD Sports 4,34 %. À Francfort, Adidas a gagné 5,86 % et Zalando 5,33 %.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole ont progressé jeudi, poussés par la détente de plus en plus prononcée sur les marchés financiers, mais aussi par le prolongement d’un blocage en Irak qui ampute l’offre de plusieurs millions de barils.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s’est apprécié de 1,26 %, pour clôturer à 79,27 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, il a pris 1,91 %, à 74,37 dollars.

La livre sterling gagnait 0,60 % à 1,2388 dollar pour une livre, après un plus haut depuis début février. L’euro se renforçait aussi face au billet vert (+0,56 % à 1,0905 dollar).  

Le bitcoin cédait 0,97 % à 28 136 dollars.