(New York) Les Bourses occidentales ont accéléré mercredi, de moins en moins préoccupées par les soubresauts du système financier, au point de rechercher les valeurs bancaires, qui ont fini en nette hausse.

Paris (+1,39 %) et Francfort (+1,23 %) ont terminé au plus haut depuis le 10 mars, séance qui a marqué le début de la crise de confiance pour les banques en Europe. Milan (+1,56 %) et Londres (+1,07 %) ont aussi progressé nettement, sans atteindre ce seuil.

À New York, le Dow Jones a gagné 1,00 %, l’indice NASDAQ a progressé de 1,79 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 1,42 %.

L’indice VIX, dit « indice de la peur », qui mesure la volatilité du marché, est retombé mercredi à son plus bas niveau depuis le 9 mars, soit la veille de la prise de contrôle de Silicon Valley Bank (SVB) par les régulateurs américains.

La stabilisation des taux obligataires a aussi contribué à remettre les actions en ordre de marche, a ajouté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était inchangé, à 3,56 %, ce qui ne s’était plus produit depuis trois semaines.

Pour Peter Cardillo, de Spartan Capital, le fait que l’indice S&P 500 soit parvenu à se maintenir au-dessus de 4000 points à la clôture est un signe encourageant, car « c’est un seuil psychologique ».

« La crise bancaire passe un peu au second plan et les investisseurs se mettent à acheter ce qui a été fui ces dernières semaines », a souligné Art Hogan.

Mais ce calme relatif pourrait pousser les banques centrales à revoir leur position plus souple des derniers jours et reprendre la lutte contre l’inflation.  

Si « le stress financier » sur le secteur bancaire « s’avère encore relativement limité, les taux d’intérêt devront quand même augmenter », a assuré l’économiste en chef de la Banque centrale européenne Philip Lane lors d’une entrevue à l’hebdomadaire allemand die Zeit.

Le « scénario de référence » de la BCE se fonde sur un apaisement des tensions a-t-il ajouté.

Les bancaires repartent à la hausse

La première banque suisse UBS a annoncé mercredi matin rappeler aux commandes son ancien directeur général Sergio Ermotti pour piloter la fusion avec Credit Suisse. Les cours des actions des deux sociétés ont pris respectivement 3,72 % et 4,03 %.  

Cette tendance haussière s’est reflétée du côté de l’Italienne Monte dei Paschi di Siena (+4,91 %), de l’espagnol Santander (+1,53 %), des Françaises Société Générale (+1,93 %) et BNP Paribas (+2,69 %), ainsi que de l’Allemande Deutsche Bank (+2,65 %). La partie bancaire de l’indice européen Stoxx 600 a gagné 1,93 %.  

Aux États-Unis, First Republic, un peu vite présentée comme le nouveau maillon faible du secteur bancaire américain, a été recherchée (+5,63 %), de même que d’autres établissements régionaux comme la Texane Comerica (+4,56 %) ou la Californienne PacWest (+5,06 %).

Ironie du sort, les actions de SVB – dont les échanges ont été autorisés à reprendre mardi de gré à gré (sans cotation continue) – ont été très prisées, bondissant de 142,50 %, mais à 97 cents l’unité seulement.

Les semi-conducteurs en tête 

En Europe, le fabricant de puces électroniques Infineon (+6,75 %) s’attend à un excellent deuxième trimestre de son exercice décalé, grâce à ses performances dans l’industrie automobile, et a par conséquent relevé ses objectifs annuels.

Il a entraîné dans son sillage STMicroelectronics à Paris (+6,40 %) et ASML (+3,08 %) à Amsterdam.  

À Wall Street, ce sont des commentaires positifs du fabricant de semi-conducteurs Micron (+7,19 %) qui ont profité au secteur.

Le groupe de Boise (Idaho) s’est dit prudemment optimiste concernant un rééquilibrage entre offre et demande dans les mois à venir, après une nette décélération des commandes depuis fin 2022.

Ces prévisions ont porté plusieurs de ses concurrents, que ce soit Intel (+7,61 %) ou Qualcomm (+3,09 %).

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole se sont repliés mercredi, handicapés par des prises de bénéfices et par des blocages de raffineries en France, qui ont fait passer au second plan de bonnes nouvelles de la demande américaine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai est descendu de 0,47 %, pour clôturer à 78,28 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance le même mois, a cédé 0,31 %, à 72,97 dollars.

Du côté des devises, l’euro était quasiment à l’équilibre par rapport au dollar, à 1,0844 dollar pour un euro, contre 1,0845 la veille.

Le bitcoin prenait 3,96 %, à 28 387 dollars.