(New York) Les cours du pétrole ont progressé jeudi, poussés par la détente de plus en plus prononcée sur les marchés financiers, mais aussi par le prolongement d’un blocage en Irak qui ampute l’offre de plusieurs millions de barils.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s’est apprécié de 1,26 %, pour clôturer à 79,27 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, il a lui pris 1,91 %, à 74,37 dollars.

Avec le reflux de l’anxiété liée au secteur bancaire, « les perspectives économiques ont l’air un peu meilleures et cela a permis aux cours de refaire une partie de leurs pertes » depuis le début de la crise, a souligné, dans une note, Craig Erlam, analyste d’Oanda.

« Il n’y a pas vraiment eu de nouvelle aujourd’hui, mais les éléments porteurs qu’ont été, cette semaine, les stocks américains et la suspension (des exportations) au Kurdistan (irakien) ont capté l’attention de tout le monde », a commenté John Kilduff, d’Again Capital.

Les réserves commerciales américaines de brut ont enregistré une baisse surprise de 7,5 millions de barils la semaine dernière, sous l’effet d’une montée en régime des raffineries et d’un ralentissement des importations.

Par ailleurs, les discussions se poursuivent à Bagdad entre les autorités irakiennes et des représentants du gouvernement régional du Kurdistan irakien sur le dossier des exportations de brut jusqu’au terminal turc de Ceyhan, interrompues depuis samedi.

Le gouvernement fédéral irakien réclame que le transport du pétrole depuis l’Irak soit soumis au contrôle de l’entreprise pétrolière publique Somo (State Oil Marketing Organization), en vertu d’une décision rendue par un tribunal arbitral après presque dix ans de procédure.

Mais à ce stade, « les propositions des deux parties ont été rejetées », a indiqué au site d’information Iraq Oil Report un parlementaire du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), sous couvert d’anonymat.

Les compagnies étrangères qui exploitent les gisements, principalement le norvégien DNO et les britanniques Gulf Keystone et Genel Energy, ont commencé à suspendre leurs opérations. Les capacités de stockage dans la région sont, en effet, très limitées.

En temps ordinaire, l’oléoduc qui relie Kirkouk à Ceyhan achemine environ 450 000 barils par jour. Le blocage a donc déjà privé le marché de plus de 3 millions de barils.

« J’imagine qu’ils vont finir par s’entendre, mais les jours passent et ce n’est toujours pas réglé », a expliqué John Kilduff. « S’ils ne parviennent pas à trouver une solution d’ici au week-end, cela va devenir un problème. »