(New York) Les cours du pétrole se sont repliés mercredi, handicapés par des prises de bénéfices et par des blocages de raffineries en France, qui ont fait passer au second plan de bonnes nouvelles de la demande américaine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai est descendu de 0,47 %, pour clôturer à 78,28 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance le même mois, a cédé 0,31 %, à 72,97 dollars.

Pour Matt Smith, de Kpler, l’inflexion intervient après un rebond lundi et mardi, qui pourrait avoir entraîné quelques prises de bénéfices dans « un contexte encore incertain », marqué par trois semaines agitées dans le secteur financier.

Les opérateurs ont aussi relevé que des responsables de membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient indiqué à l’agence Bloomberg, sous couvert d’anonymat, ne pas s’attendre à une modification des quotas de production du cartel lors de la réunion ministérielle du 3 avril.

Certains avaient évoqué ces derniers jours une possible réduction des volumes du groupe pour soutenir les cours, sous pression du fait de la perspective d’une possible récession.

Les prix du brut ont aussi souffert de la persistance du blocage de cinq des sept raffineries situées en France métropolitaine, à la suite d’un mouvement de grève contre la réforme des retraites.

« Il y a 14 millions de barils qui attendent au large » dans des tankers faute de pouvoir être acheminés vers les raffineries, a expliqué Matt Smith.

Cet embouteillage est défavorable aux cours du brut, car la formation de stocks supplémentaires augmente l’offre par rapport à la demande.

Selon l’agence Bloomberg, le gouvernement français a débloqué mercredi l’équivalent de quelque 10 millions de barils de pétrole, pour l’essentiel des produits raffinés, qui font l’objet de pénuries en France.

L’ensemble de ces éléments a plus que compensé le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), selon lequel les stocks commerciaux de brut ont fondu de 7,5 millions de barils, à la surprise générale.

La baisse s’explique, pour partie, par l’accélération de l’activité des raffineries américaines, dont le taux d’utilisation a grimpé à 90,3 %, contre 88,6 % la semaine précédente, ce qui augmente leurs besoins en brut.

L’EIA a aussi relevé de nouveaux signes d’un raffermissement de la demande américaine (+2,2 % sur une semaine), qui ressort désormais 3 % au-dessus de son niveau de 2022 à la même époque.

L’étincelle est venue de l’essence, dont la demande est au plus haut depuis trois mois, ce qui a entraîné une diminution de 2,9 millions de barils des stocks américains de ce carburant la semaine dernière.