(Paris) (Paris) Les Bourses occidentales se sont offert un rebond jeudi pour l’avant-dernière séance d’une année calamiteuse, mais les investisseurs restaient prudents face aux perspectives économiques pour 2023.

Après une ouverture en repli, les Bourses européennes se sont appuyées sur la tendance positive à Wall Street pour clôturer sur un net rebond : de 0,97 % à Paris, 1,05 % à Francfort et 1,20 % à Milan. Le sursaut a été plus faible à Londres (+0,21 %).

Wall Street aussi s’est nettement reprise sous le leadership de la technologie : l’indice Dow Jones a gagné 1,05 %, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a bondi de 2,59 % et le S&P 500 a avancé de 1,75 %.

Les places européennes « se sont contentées de suivre le marché américain de façon moutonnière », a indiqué à l’AFP Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

La faiblesse des volumes d’échanges, typique durant la trêve des confiseurs, rappelle-t-il, « peut expliquer la volatilité » sur les marchés et l’amplitude des mouvements.

Mardi, les investisseurs avaient salué la fin soudaine ce mois-ci de la politique du « zéro COVID-19 » en Chine, qui devrait favoriser une reprise des voyages à l’étranger des Chinois. Mercredi, ils avaient changé leur fusil d’épaule, se concentrant plutôt sur les aspects négatifs d’une réouverture de la Chine, notamment l’explosion des cas de COVID-19 et la crainte d’une relance de l’inflation.

Ces incertitudes ont fait pression sur les cours du pétrole, très sensibles aux perspectives économiques et à celles de la demande d’énergie.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé en repli de 1,20 % à 82,26 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a cédé 0,70 % à 78,40 dollars.

Rare indicateur publié cette semaine, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis ont augmenté plus que prévu à 225 000 (+9000) la semaine dernière, a indiqué jeudi le département du Travail.

À Wall Street, les indices y ont réagi favorablement, voyant dans cette très légère détérioration du marché de l’emploi américain, un signe de l’efficacité des hausses de taux directeurs de la banque centrale américaine (Fed).

Les opérateurs de marchés tendent à penser que cela pourrait inviter la Fed à ralentir ses relèvements du coût du crédit, qui visent à refroidir le marché de l’emploi, donc l’économie et l’inflation en général.

Dans ce contexte, le marché de la dette se détendait, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans refluant à 3,82 % vers 16 h 40 (heure de l’Est), et le dollar reculait de 0,51 % face à l’euro, à 1,0666 dollar pour un euro.

L’année écoulée a été marquée par l’inflation et le resserrement historique des politiques monétaires des grandes banques centrales pour brider la hausse des prix.

Lors de leur dernière réunion de l’année, la Fed et la Banque centrale européenne (BCE) ont affiché mi-décembre leur détermination à poursuivre les hausses de leurs taux directeurs pour combattre l’inflation, ce qui avait déçu les opérateurs de marché.

Sursaut de la technologie

L’action Tesla, qui a subi de fortes pertes ces dernières semaines (-44 % en un mois), a nettement redressé la tête à 121,82 dollars (+8,08 %).

Les mégacapitalisations de la technologie sont aussi reparties de l’avant comme Apple, Amazon ou Alphabet (Google) qui ont toutes grimpé de plus 2,80 %. Meta, maison mère de Facebook et d’Instagram a bondi de 4,01 % et Netflix, qui a bénéficié d’une bonne note d’analystes, a grimpé de 5,14 %.