(New York) La Bourse de New York a réussi à rebondir jeudi pour l’avant-dernière séance d’une très mauvaise année 2022 pour les actions.

L’indice Dow Jones a gagné 1,05 % à 33 220,80 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a bondi de 2,59 % à 10 478,09 points et le S&P 500 a avancé de 1,75 %, à 3849,28 points.

« Il n’y avait guère de nouvelles économiques, le rebond est certainement la correction des ventes intervenues ces derniers jours », a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank soulignant le fait que le peu de volumes de transactions a amplifié les mouvements dans un sens comme dans l’autre.

Pour Marris Ogg aussi, « la fin du cycle de ventes est peut-être en vue », a affirmé la gestionnaire de portefeuilles à Tower Bridge Advisors.

Reste que l’année 2022 aura « été clairement difficile pour les investisseurs », a commenté Art Hogan de B. Riley Wealth Management.  

À ce jour à Wall Street, l’indice des valeurs vedettes est en repli de presque 9 % sur l’année, le S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a reculé de 20 %. Quant au NASDAQ, où se concentrent les populaires valeurs technologiques, il a dégringolé de presque 35 %.

« La mauvaise nouvelle, c’est que 2023 pourrait être cahoteuse, au moins pendant les premiers mois », avec la perspective d’une légère récession de l’économie américaine, a ajouté Art Hogan.

Alors que le calendrier des indicateurs a été très calme cette semaine, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis ont augmenté plus que prévu à 225 000 (+9000) la semaine dernière, a indiqué jeudi le département du Travail.

Les indices boursiers ont réagi en consolidant leur hausse, voyant dans cette très légère détérioration du marché de l’emploi un signe de l’efficacité des hausses de taux directeurs de la Fed.

Les opérateurs de marchés tendent à penser que cela pourrait inviter la banque centrale à ralentir ses relèvements du coût du crédit, qui visent à refroidir le marché de l’emploi, donc l’économie et l’inflation en général.

Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se sont tassés à 3,82 % contre 3,88 % et le dollar reculait de 0,51 % face à l’euro à 1,0666 dollar pour un euro.

Les onze secteurs du S&P ont conclu amplement dans le vert, la technologie en tête, que ce soient les services de communication (+2,69 %) ou les technologies de l’information (+2,64 %).  

Même le secteur immobilier, pourtant en berne en ce moment à cause de la hausse des taux d’intérêt, a été gagné par l’élan (+2,16 %) de même que les banques (+1,43 %).

L’action Tesla, qui a subi de fortes pertes ces dernières semaines (-44 % en un mois), a nettement redressé la tête à 121,82 dollars (+8,08 %).

 Ses concurrents dans les véhicules électriques ont suivi le mouvement comme Lucid (+5,02 %) ou Rivian (+5,58 %). Les grands constructeurs automobiles aussi ont profité de la tendance, General Motors gagnant 3,50 %.

Les mégacapitalisations de la technologie sont aussi reparties de l’avant comme Apple, Amazon ou Alphabet (Google) qui ont toutes grimpé de plus 2,80 %. Meta, maison mère de Facebook et d’Instagram a bondi de 4,01 % et Netflix, qui a bénéficié d’une bonne note d’analystes, a grimpé de 5,14 %.

Trois jours après le cruel blizzard qui s’est abattu sur une large partie des États-Unis et a provoqué un chaos dans les transports, la compagnie aérienne Southwest s’est encore débattue avec l’annulation de 2300 nouveaux vols jeudi et un amoncellement de bagages perdus.

 Le titre a toutefois redressé un peu la tête (+3,70 %) à 33,38 dollars après avoir perdu plus de 10 % depuis Noël.

Les autres compagnies aériennes ont aussi rebondi comme American Airlines (+3,08 %) et Delta (+2,31 %).

Bourse de Toronto

Le principal indice boursier composé du Canada a plus que récupéré les pertes de mercredi, alors qu’il a gagné jeudi plus de 1 %, tandis que les marchés américains ont également rebondi.

L’indice composé S&P/TSX à Toronto a gagné à la clôture 201,79 points, à 19 485,89. Presque tous les principaux secteurs du TSX ont enregistré des gains de près de 1 % ou plus, jeudi : le secteur de l’énergie a augmenté de 1,32 %, les services financiers de 1,27 %, les technologies de l’information de 3,06 % et les soins de santé de 2,76 %.

Après un mercredi lamentable, qui a vu le NASDAQ franchir de nouveaux creux, la journée de jeudi a marqué un changement de ton en cette semaine d’Après-Noël, a déclaré Stephen Duench, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF. Quelques facteurs ont contribué à ces gains, a-t-il dit.

L’un de ces facteurs concerne les nouvelles données sur l’emploi aux États-Unis, qui laissent entrevoir un refroidissement du marché du travail en raison de l’augmentation des demandes de prestations de chômage. Rien de dramatique, selon M. Duench, mais le moindre signe que les hausses de taux de la Réserve fédérale portent leurs fruits constitue une bonne nouvelle pour les investisseurs, selon lui.

La Chine a par ailleurs été la source de réactions en dents de scie sur les marchés. Ceux-ci ont été optimistes quant à l’assouplissement par le pays de ses restrictions sanitaires, mais moins positifs quant à l’augmentation des cas de COVID-19. Certains pays imposent des tests de dépistage aux visiteurs en provenance de Chine.

« Il y a eu un va-et-vient sur le front de la COVID en Chine […], mais au moins, aujourd’hui, il était plus positif », a déclaré M. Duench.

Ventes à perte pour raisons fiscales

Décembre a été un mois anormalement mauvais sur les marchés, a-t-il ajouté. Ce fut un mois pour les ventes à perte, a rappelé M. Duench, avec le dernier jour mercredi au Canada pour les « ventes à perte pour des raisons fiscales ». Ainsi, les investisseurs ont peut-être déjà réalisé bon nombre de leurs ventes à perte, ce qui signifie que le positionnement peut être plus positif pour le dernier jour de l’année commerciale.

Historiquement, les années plus volatiles ou en baisse voient des ventes massives plus prononcées vers la fin de l’année, a déclaré M. Duench.

L’instabilité se poursuivra en 2023, a-t-il déclaré, et les investisseurs rechercheront une idée de ce qui se passe dans les données économiques, ce qui aidera à répondre à certaines des questions sans réponse sur les décisions des banques centrales en matière de taux d’intérêt dans les mois à venir.

Le dollar canadien s’échangeait à 73,76 cents US, comparativement à 73,72 cents US mercredi.

Le contrat de février sur le brut a baissé de 56 cents US, à 78,40 $ US le baril, et le contrat de février sur le gaz naturel a reculé de 13 cents US, à 4,56 $ US le million de BTU.

La Presse Canadienne