(New York) Les cours du pétrole ont légèrement baissé jeudi, la vague de COVID-19 en Chine pesant sur les perspectives de la demande, tandis que le prix du gaz européen a rebondi après avoir reculé à son plus bas depuis l’invasion russe de l’Ukraine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé en repli de 1,20 % à 82,26 dollars US.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a cédé 0,70 % à 78,40 dollars.

Les cours qui s’affichaient beaucoup plus bas en matinée (-1,80 % pour le WTI) ont regagné du terrain après la publication des stocks hebdomadaires américains de pétrole qui sont ressortis en progression alors que les analystes les attendaient en recul.

Durant la semaine achevée le 23 décembre, ces réserves commerciales ont progressé de 700 000 barils, alors que les analystes prévoyaient une diminution de 1,2 million.

Une accélération de l’activité des raffineries, une augmentation des importations et la diminution des exportations expliquent notamment le gonflement de ces stocks. En outre, ces données ont été collectées juste avant le froid et le blizzard qui se sont abattus sur les États-Unis et n’ont pas encore impacté les capacités de raffinage comme s’y attendaient les analystes, a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

En conclusion, ces chiffres américains « ont plutôt soutenu les cours d’autant plus qu’ils ont montré une forte demande de carburants pendant cette semaine de déplacements, une des meilleures semaines depuis longtemps en termes de consommation », a noté John Kilduff d’Again Capital, interrogé par l’AFP.

 Mais globalement, la trajectoire négative des cours était à attribuer à « la vague de COVID-19 post-réouverture que l’on voit en Chine », a expliqué Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Les hôpitaux chinois sont submergés par une explosion de cas depuis que Pékin a mis fin à sa politique stricte de « zéro COVID-19 » qui avait globalement permis de contenir l’épidémie.

« Les inquiétudes sur le coup porté à la mobilité internationale » alors que plusieurs pays demandent désormais des tests négatifs aux voyageurs venus de Chine, a-t-il détaillé.

Pour John Kilduff également, « tous les regards sont tournés vers la Chine », les investisseurs cherchant à savoir comment la demande va rebondir avec la levée des restrictions sanitaires. « Les gens ne sont plus forcés de se confiner, mais ils se confinent volontairement car ils ne veulent pas tomber malades », a résumé l’analyste.

Du côté du gaz naturel, la référence européenne, le contrat du TTF néerlandais pour livraison le mois suivant, a clôt à 83,80 euros le mégawattheure.

La veille, il avait reculé à 76,18 euros, un niveau plus vu depuis fin février 2022 et les prémices de l’invasion russe de l’Ukraine.

« Confrontée au déclin des exportations russes, il semblerait que l’Europe ait réussi à emmagasiner assez de gaz pour au moins passer l’hiver », explique Michael Rae, analyste à M & G Investments.

Une météo relativement clémente a permis aux prix de reculer, mais M. Rae rappelle que les cours restent élevés par rapport à leur moyenne historique.