(Paris) Les Bourses occidentales refluaient mercredi dans des volumes d’échanges peu étoffés en pleine trêve des confiseurs où persistaient les craintes au sujet des perspectives économiques pour 2023.

Après une ouverture en timide hausse, les indices européens ont changé leur fusil d’épaule pour refluer de 0,61 % à Paris et de 0,50 % à Francfort. Au retour d’une longue fin de semaine de Noël, Londres (+0,32 %) a profité d’un effet de rattrapage et de la bonne tenue des valeurs minières de la cote.

Après un début de séance hésitant, Wall Street s’enfonçait dans le rouge : vers 12 h (heure de l’Est), l’indice Dow Jones lâchait 0,79 %, le NASDAQ 1,17 %, avec des volumes d’échanges réduits, ce qui amplifie les variations.

Lundi, Pékin a annoncé la fin à compter du 8 janvier des quarantaines obligatoires pour les voyageurs arrivant en Chine.

Mais étant donné l’explosion des cas de COVID-19 dans le pays, l’abandon rapide de la politique du « zéro COVID-19 » par Pékin suscite parallèlement l’inquiétude des pays étrangers et des investisseurs.

« La Chine a mis fin à sa politique zéro COVID-19, ce qui devrait mener à une reprise cyclique à partir du 2e trimestre 2023. Le taux de vaccination insuffisant de la population entraînera toutefois une phase de transition chaotique, avec une faible demande de l’étranger », soulignaient en fin de semaine dernière les experts de Swiss Life Asset Managers.

Les investisseurs sont tiraillés entre l’espoir d’un rebond de la croissance grâce à la Chine et les craintes d’une nouvelle pression sur les prix susceptible d’être provoquée par la hausse de la demande de matières premières consécutive à la réouverture de la deuxième économie mondiale.

Tout au long de l’année, le cocktail inflation-vigueur des taux d’intérêt-ralentissement économique a entêté les marchés.

« Les taux d’intérêt resteront à court terme le principal catalyseur des marchés obligataires et actions », estime Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

Sur le marché obligataire, les taux souverains européens, qui ont dépassé leur plus haut niveau depuis plus de dix ans en clôture mardi en France (3,04 %) et en Allemagne (2,51 %) pour l’échéance de référence, à 10 ans, se stabilisaient respectivement autour de 3,02 % et 2,48 % vers 12 h (heure de l’Est).  

Le 10 ans américain se repliait à 3,86 %, évoluant bien en deçà de son pic annuel.

La Chine porte les valeurs minières

Après plusieurs jours sans cotations à Londres, les entreprises minières progressaient nettement avec l’espoir d’une reprise de la demande en Chine. Antofagasta a pris 2,75 % et Anglo American 1,12 % vers 12 h (heure de l’Est). À Paris, Eramet a gagné 1,78 %.

Southwest Airlines peine à redécoller

La situation ne s’arrangeait pas vraiment pour la compagnie aérienne Southwest Airlines qui a connu un long week-end de Noël catastrophique, contrainte d’annuler des milliers de vols quotidiennement depuis cinq jours, alors qu’un blizzard géant s’est abattu sur une bonne partie des États-Unis. L’action lâchait 2,3 % après avoir plongé de presque 6 % la veille.

Du côté des devises et des matières premières

L’euro cédait 0,15 % à 1,0624 dollar vers 11 h 30 (heure de l’Est).  

Le bitcoin se repliait de 0,56 % à 16 599 dollars.  

Dopés mardi par la tension sur l’offre russe entre sanctions occidentales et répliques de Moscou, les prix du pétrole étaient sous pression alors que la réouverture de la Chine inquiète.  

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 2,18 %, à 82,53 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, lâchait 2,57 %, à 77,50 dollars vers 11 h 30 (heure de l’Est).