Wall Street a fini sa première séance de 2016 sur une chute, résistant un peu mieux toutefois que les principales places européennes à l'angoisse d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise et aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient: le Dow Jones a perdu 1,58 % et le Nasdaq 2,08 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 276,09 points à 17 148,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 104,32 points à 4903,09 points.

Particulièrement suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a reculé de 31,28 points, soit 1,53 %, à 2012,66 points.

«On commence l'année du mauvais pied, mais on n'a pas le sentiment d'une panique», a résumé Art Hogan, chez Wunderlich Securities.

Les indices américains ont rapidement lâché du lest après l'ouverture, mais ont limité leurs pertes en cours de séance malgré les inquiétudes provoquées par la chute des marchés chinois et le regain de tensions entre l'Arabie Saoudite et l'Iran.

La plupart des analystes ont expliqué qu'un mauvais indicateur sur l'activité manufacturière en Chine, publié durant le week-end, avait fait chuter lundi les Bourses du pays, conduisant à la suspension de leurs cotations, puis les autres grandes places mondiales.

Mais pour Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management, c'est surtout l'expiration d'une mesure interdisant de vendre aux grands investisseurs qui a déclenché la chute des indices chinois, où il refusait de voir un motif d'inquiétude profonde pour les économies européenne ou américaine.

«Évidemment, quand les gens voient un marché (ndlr: les Bourses de Shanghai et Shenzhen) chuter de 7 %, ils en concluent immédiatement que de gros problèmes se préparent pour l'économie chinoise, mais en réalité le marché (chinois) avait le comportement d'une bulle, (..) cela ne veut pas dire que notre économie ou l'économie américaine se dirigent vers une récession», a-t-il assuré.

Pour autant, les indicateurs américains n'ont fourni aucun réconfort.

L'activité dans le secteur manufacturier aux États-Unis s'est contractée en décembre pour le deuxième mois consécutif selon l'indice des directeurs d'achat de ce secteur publié par l'association professionnelle ISM, et les dépenses de construction ont reculé contre toute attente en novembre.

«Tout cela conduit le marché à très mal commencer l'année», a souligné Peter Cardillo, chez First Standard Financial craignant que le ton soit ainsi déjà donné pour 2016 alors que 2015 a été mitigé, avec le premier recul du Dow Jones depuis 2008 et la crise financière.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à dix ans baissait à 2,235 % contre 2,269 % jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,980 % contre 3,016 % le 31 décembre.