(New York) Les prix du pétrole qui avaient commencé la séance dans le vert vendredi, ont changé de direction pour terminer en baisse face à une inquiétude pour la demande aux États-Unis, suite notamment à un plongeon de la confiance des consommateurs américains.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a lâché 1,29 % à 82,79 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a cédé 1,26 % à 78,26 dollars.

La combinaison d’un indicateur du moral des ménages en berne et d’informations de presse affirmant que les États-Unis préparent des droits de douane sur des produits chinois ont jeté un froid sur le marché pétrolier.

« On parle du fait que l’administration Biden va imposer des droits de douane sur des biens chinois entrant aux États-Unis et cela pourrait avoir un impact sur l’économie et la demande alors que le consommateur est habitué à ces produits bon marché », a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Les États-Unis prévoient d’augmenter les droits de douane sur les produits chinois liés à l’énergie propre et les taxes sur les véhicules électriques devraient être multipliées par quatre, selon un article du Wall Street Journal (WSJ) publié vendredi.

Cette décision interviendrait à la fin d’une réévaluation longtemps attendue des droits de douane imposés lors de la guerre commerciale entre Washington et Pékin.  

Autre signal inquiétant pour la demande, la confiance des consommateurs aux États-Unis est tombée en mai à son plus bas niveau depuis novembre, les ménages étant préoccupés par l’évolution de l’inflation, de l’emploi et des taux d’intérêt, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan.

L’indice a chuté de 13 % par rapport à avril, tombant à 67,4 points, et prenant de surprise les analystes, qui prévoyaient un recul bien plus faible, et tablaient sur 76 points, selon le consensus de MarketWatch.

À ces préoccupations se sont ajoutées des déclarations plutôt prudentes de la part de membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur l’évolution des taux.

Ainsi Michelle Bowman, une gouverneure de la banque centrale a indiqué vendredi qu’elle n’anticipait aucune baisse des taux en 2024, le rebond de l’inflation depuis le début de l’année repoussant la perspective d’un assouplissement de la politique monétaire.

Le dollar en conséquence a été soutenu en séance, ce qui en général influe sur le prix du baril à la baisse, le pétrole étant facturé en dollars.