Les Bourses européennes étaient pour la plupart en légère hausse à la mi-séance mardi, hésitant entre inquiétude et prudence quant aux modalités du plan de sauvetage des banques espagnoles et à quelques jours des élections en Grèce qui pourraient relancer les craintes d'une sortie du pays de la zone euro.

Vers 7h20 (heure de Montréal), Paris affichait une hausse de 0,46%, Francfort et Madrid de 0,52%, Londres de 0,40%, tandis que Milan reculait de 0,46%.

En Asie, après son rebond de la veille, Tokyo a terminé la séance en perte de 1,02%. Lundi soir, Wall Street avait également fini dans le rouge.

Auparavant les marchés européens qui, après avoir salué dans la matinée l'aide à Madrid consentie par l'Union européenne, ont quasiment tous fini en baisse, les questions sur les modalités de sa mise en place refroidissant les investisseurs.

«Comme c'est souvent le cas, pour ce qui concerne la 'ligne de crédit' proposée à l'Espagne, le diable est dans les détails», a expliqué mardi Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.

«L'incertitude que le plan engendre a un effet négatif sur les marchés en dépit du fait que ce soit une bonne nouvelle en soi», ajoute l'analyste.

L'Espagne a conclu samedi avec ses partenaires européens un accord sur un plan de soutien à son secteur bancaire pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros.

«De nombreux aspects du plan de sauvetage espagnol doivent encore être clarifiés», comme le taux et les montants, souligne Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB.

Une autre question porte sur le fait de savoir qui du FESF (Fonds de secours de la zone euro) ou du MES (Mécanisme européen de stabilité, devant entrer en vigueur début juillet) aidera les banques du pays.

M. Ducrozet rappelle que contrairement au FESF, les prêts du MES seraient remboursés en priorité et au détriment des autres créanciers, un scénario qui peut entretenir les craintes du marché étant donné que les investisseurs privés se verraient reléguer derrière le MES.

Le marché obligataire, où se négocie la dette souveraine des États, sera au centre des attentions après la remontée en flèche lundi des taux espagnols et italiens à long terme, tous deux nettement au-dessus du seuil des 6%.

Mardi, vers 07h00 GMT, les taux de Madrid et de Rome étaient stables par rapport à la veille.

L'Italie, au coeur de la tourmente fin 2011 avant l'arrivée au pouvoir de Marion Monti, pourrait être à nouveau considérée par certains opérateurs comme la prochaine cible en zone euro.

Les marchés gardent enfin à l'esprit la tenue dimanche des élections en Grèce, un scrutin à haut risque dont l'issue pourrait relancer les craintes d'une sortie du pays de la zone euro.

Athènes doit procéder mardi vers 11h00 à une émission obligataire à échéance six mois pour 1,250 milliard d'euros.

L'euro, de son côté, semblait résister au scepticisme des investisseurs concernant le plan d'aide espagnol. Vers 07h00 GMT, il valait 1,2519 dollar contre 1,2482 dollar lundi soir.