Se faire avaler par plus gros que soi. C'est l'un des risques inhérents de la présence en Bourse.

Les acquisitions forcées se font plus rares depuis la crise du crédit, mais elles font toujours partie de la réalité d'une société en Bourse. À la demande de La Presse Affaires, Michel Tessier, analyste boursier chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, a identifié trois sociétés inscrites à la Bourse de Toronto qui pourraient éventuellement faire l'objet d'une prise de contrôle.

Son premier scénario? Rio Tinto avalerait Ivanhoe Mines (T: IVN), une société minière qui exploitera une importante mine de cuivre et d'or en Mongolie à partir de 2013. «Le marché du cuivre est très intéressant, dit Michel Tessier. Il y a une demande accrue pour le cuivre, notamment en Chine, en raison de la construction d'infrastructures. Les prix du cuivre sont à des niveaux relativement élevés, mais ça devrait se poursuivre.»

 

Rio Tinto possède déjà 22,4% des actions d'Ivanhoe Mines et détient des options pour passer jusqu'à 44% de l'actionnariat. «Rio Tinto a toujours augmenté sa participation progressivement», dit Michel Tessier. À l'approche de l'exploitation de la mine en 2013, l'analyste boursier de Valeurs mobilières Banque Laurentienne croit que Rio Tinto pourrait être tentée d'investir davantage dans Ivanhoe Mines, dont le titre s'est apprécié de 6,38% depuis le début de l'année.

Michel Tessier suggère aussi aux investisseurs de garder l'oeil ouvert sur le titre d'Iamgold (T: IMG), une société aurifère parmi les plus importantes au Canada. L'analyste boursier se questionne sur l'avenir d'Iamgold depuis le départ de son président, Joseph Conway, à la mi-janvier. «Le président est parti à cause d'une divergence d'opinions sur l'avenir de la société, dit Michel Tessier. L'or est un secteur dans lequel il y a déjà eu un peu de consolidation, mais je n'écarte pas le scénario d'une offre d'achat sur Iamgold dans le contexte où le prix de l'or est relativement élevé.» Le titre d'Iamgold a perdu 8,24% de sa valeur en 2010.

Des trois scénarios élaborés par Michel Tessier, le retrait boursier de la société Canada Bread Company (T: CBY) a l'air du plus probable. L'entreprise, qui produit le pain Pom, des bagels et d'autres denrées alimentaires au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, est déjà détenue à 89,9% par Maple Leaf Foods. «Il n'y a plus beaucoup d'actions en circulation et le titre est peu échangé. Il y a des coûts à être inscrit en Bourse et Maple Leaf pourrait économiser en privatisant l'entreprise», dit Michel Tessier.

Le titre de Canada Bread Company a perdu 1,44% depuis le début de l'année.